Gaston Reinesch (à gauche, aux côtés de Claude Strasser): « Un bilan fondamentalement sain ». (Photo : archives paperJam)

Gaston Reinesch (à gauche, aux côtés de Claude Strasser): « Un bilan fondamentalement sain ». (Photo : archives paperJam)

« L’Entreprise des P&T affiche un bilan fondamentalement sain. » Gaston Reinesch, président du conseil d’administration, affichait une mine pour le moins satisfaite à l’issue de la présentation des résultats 2011 des P&T.

Le contraire serait étonnant, au vu d’un chiffre d’affaires de 524,3 millions d’euros (en hausse de 2,6 % par rapport à 2010) et d’un résultat après impôt de 113,45 millions d’euros, en hausse de 18 %. Le total des revenus, lui, progresse de 1,8 % à 603,40 millions d’euros.

Une bonne santé globale, donc, qui permet aux P&T de distribuer des dividendes de 30 millions d’euros à son actionnaire – l’État – contre 10 millions les années précédentes.

Les services postaux sous pression

La contribution des services de télécommunications reste, évidemment, la plus importante des trois métiers du groupe, avec 358,37 millions (+1,3 %). Mais ce sont les services postaux qui ont enregistré la plus forte hausse (+6,8 % à 136,34 millions). « C’est l’effet direct de l’augmentation des tarifs des services réservés décidés en septembre 2010 », a expliqué Jos Glod, vice-président du comité de direction. « Cela a constitué un ballon d’oxygène, alors que les activités liées au courrier traditionnel restent sous pression, en léger déclin. »

 

Le volume total de l’ensemble des catégories de courrier adressé et non adressé traité par les P&T a en effet décliné de 1,5 % par rapport à 2010 (251 millions d’envois), même si, dans le même temps, la société annonce avoir traité un nombre record de 1,167 million de colis.

Quant aux services financiers postaux, qui ne pèsent que 6 % du chiffre d’affaires, ils ont évidemment subi les conséquences de la crise et de la pression sur les taux d’intérêt. Ils affichent un chiffre d’affaires en léger repli de 0,9 % à 29,59 millions.

Le résultat financier des P&T, lui, chute de près de 20 % à 23,14 millions d’euros. Quant au résultat d’exploitation, après la forte chute enregistrée en 2010 (-27 %), il remonte à un niveau de 65,24 millions d’euros (+31 %, mais reste en deçà de son niveau de 2009, qui était de 68,62 millions).

Sur une base consolidée (le groupe se compose de 16 filiales, dont six à 100 %), le montant net du chiffre d’affaires s’est affiché en hausse de 4,9 % à 664,18 millions, pour un résultat après impôt en progression de 16,8 % à 115,85 millions d’euros. « La contribution des filiales a régressé, malgré une hausse importante de leur contribution au chiffre d’affaires », note le rapport annuel des P&T, l’information, en elle-même, n’ayant pas été communiquée lors de la présentation des résultats qui se sont limités à ceux de la maison mère.

Rendez-vous avec Étienne Schneider

L’avenir, lui, se présente donc sur des bases apparemment solides. Claude Strasser, qui a pris les fonctions de directeur général du groupe au 1er mai, a, en tout état de cause, du pain sur la planche, notamment dans la mise en place d’une réelle stratégie de groupe. Ce sera certainement un des dossiers qui seront évoqués avec le ministre de tutelle, Étienne Schneider, dans la seconde quinzaine de juillet, à l’occasion d’une séance de travail devant déterminer les contours du prochain « agenda stratégique » des P&T. « Il s’agira juste d’un tour d’horizon. Aucune décision clé ne sera prise à ce moment-là », tempère M. Reinesch.

Y aura-t-il, néanmoins, des cessions de participations ou de nouvelles prises d’intérêts à prévoir dans un avenir proche ? « À ce stade, rien n’est formellement décidé », indique M. Strasser. « Il y a eu des récentes acquisitions qu’il convient avant tout de consolider. »

 

Pas plus d’information, non plus, au sujet d’un éventuel rebranding du groupe, qui pourrait accompagner l’avènement de « NewCo », la société regroupant les activités commerciales de téléphonie au sein d’une seule entité, attendue depuis près de trois ans maintenant. « Il n’est pas nécessairement besoin de passer du traditionnel jaune et vert, un peu vieillot, peut-être, à quelque chose de radicalement nouveau, a expliqué Gaston Reinesch. C’est une décision qui doit être mûrement réfléchie et qui ne sera pas prise à la légère. »

Le 1er septembre prochain marquera, jour pour jour, les 20 ans du début des activités de l’Entreprise des P&T en tant que société anonyme. De là à imaginer que cette date anniversaire puisse servir de prétexte à un relooking complet des P&T, il y a un pas qu’il serait bien osé de franchir aujourd’hui.


Retrouvez le dernier rapport annuel de l’Entreprise des P&T.