Claude Wirion estime que le Brexit aura une résonance très positive pour le secteur de l’assurance. (Photo: Mike Zenari / archives)

Claude Wirion estime que le Brexit aura une résonance très positive pour le secteur de l’assurance. (Photo: Mike Zenari / archives)

Deux ans après l’enclenchement du Brexit, les premiers effets concrets se font sentir dans le secteur des assurances. «Six entreprises ont reçu leur agrément et cinq autres devraient l’obtenir en cours d’année», précise Claude Wirion, président du comité de direction du Commissariat aux assurances (CAA).

De quoi chambouler les chiffres d’un secteur relativement stable. Dans le bilan de l’année 2017, présenté ce jeudi, le responsable du CAA pointe ainsi l’évolution de l’emploi, qui passe en un an de 6.613 unités à 7.713. «Et ce chiffre va continuer à gonfler au fur et à mesure des nouveaux agréments.»

Mais attention, l’essentiel de la progression vient de la catégorie assurance non-vie et à l’étranger. Ce qui s’explique par le fait qu’une compagnie internationale qui installe son quartier général européen à Luxembourg englobe l’ensemble du personnel de ses succursales déjà présentes dans l’UE.

40 emplois de haut niveau

Au niveau de l’emploi réellement créé, le CAA parle plutôt «d’une quarantaine de postes de haut niveau». «Ça pose déjà un certain problème de recrutement, précise Claude Wirion, le personnel basé à Londres rechigne vraiment à faire le déménagement vers Luxembourg.»

Particulièrement réputé pour ses assurances-vie, Luxembourg a surtout vu arriver des compagnies spécialisées dans le non-vie, plus particulièrement à destination des entreprises. «C’est très précieux pour la notoriété globale de l’assurance luxembourgeoise», se réjouit le patron du CAA.

Selon les calculs du Commissariat aux assurances, une fois ces entreprises réellement actives dans le pays, soit en 2019, le chiffre d’affaires global de l’assurance non-vie devrait tripler pour atteindre 10 milliards d’euros.

Record pour les primes

En 2017, le total des primes brutes a atteint 37,65 milliards d’euros, un montant record. L’assurance non-vie progresse de 4,14% tandis que l’assurance-vie progresse de 8,62%.

Malgré cela, le résultat net du secteur est en chute libre de 57% à 777 millions d’euros (1,8 milliard en 2016). Une chute qui exige elle aussi une explication technique, tout comme la hausse enregistrée en 2016.

En fait, elle est liée à un mouvement de départ du pays de sociétés captives de réassurances (liées à des groupes privés). En scellant leurs comptes, elles doivent faire passer leurs provisions dans la colonne des bénéfices. Ce qui fait que, ces dernières années, les bénéfices du secteur ont explosé. En 2017, la vague de départ s’étant calmée, le bénéfice du secteur est en forte baisse.

Dans l’ensemble, 2017 a été un très bon exercice.

Claude Wirion, président du comité de direction CAA

«Il n’y a donc rien d’alarmant à tirer de ce chiffre, insiste Claude Wirion. Dans l’ensemble, 2017 a été un très bon exercice.» Le résultat net dans le non-vie progresse de 2,1% (175 millions d’euros) et grimpe fortement dans l’assurance-vie à 307 millions (+36,5%).

Tous les voyants sont donc au vert, alors que le commissariat poursuit ses contacts avec d’autres sociétés qui voudraient encore s’implanter au Luxembourg dans le cadre du départ des Britanniques de l’Union européenne.