Le site de Stockem, réaffecté, pourrait devenir un pôle de mobilité. (Photo: Cent par Trois)

Le site de Stockem, réaffecté, pourrait devenir un pôle de mobilité. (Photo: Cent par Trois)

Ce vendredi, le conseil d’administration de la SNCB doit examiner un énième plan de restructuration. Dans le collimateur des chemins de fer belges, on trouve des lignes et des gares, jugées en sous-utilisation.

Le sud de la province belge du Luxembourg risque de ne pas être épargné. Or, la demande pour des solutions de mobilité attrayantes existe. Principalement en ce qui concerne l’abondante migration quotidienne vers le Grand-Duché.

Plan alternatif

Le syndicat chrétien CSC-Transcom refuse de s’aligner sur la logique qui supprime des services et préfère, à cette «option qui représente un échec», une offre ferroviaire attrayante et innovante, propre à séduire les voyageurs, sur le long terme. Et, pour y arriver, cette offre doit nécessairement passer par une alliance avec d’autres moyens de transport.

La CSC-Transcom a un plan alternatif, qu’elle vient de présenter et qu’elle soumet tous azimuts: utiliser les installations désaffectées de l’ancienne gare de triage de Stockem-Arlon, pour y organiser un véritable pôle de mobilité.

Un RER rangé des voitures

L’idée est simple. Le site de Stockem ne manque pas d’espace. La SNCB envisage d’y installer un point d’arrêt supplémentaire pour l’embarquement de voyageurs, histoire de désengorger la gare d’Arlon aux heures de pointe. Les TEC (transports en commun) envisagent aussi de localiser là un dépôt. La CSC-Transcom imagine donc une combinaison idéale: une gare d’autobus, un grand P+R, un espace co-voiturage, le tout convergeant vers une sorte de réseau régional express (RER), à destination première des milliers de frontaliers se rendant au Luxembourg.

D’autres observateurs et défenseurs de l’offre combinée permettant de réduire le flot de voitures et d’augmenter la part du transport en commun relèvent que le système pourrait aussi être utile pour les nombreux élèves et étudiants qui, du Luxembourg, vont dans les écoles secondaires et supérieures.

Des pistes à suivre

Il faudra voir quel accueil comptent réserver, à cette proposition, les responsables de la SNCB, mais aussi ceux des TEC ainsi que les autorités politiques wallonnes ou provinciales, sans doute appelées à cofinancer le dispositif. L’idée doit aussi être soumise aux autorités luxembourgeoises. A priori, on sait le Grand-Duché, le ministre Claude Wiseler en particulier, réceptif aux concepts intégrés de mobilité, intramuros et en collaboration avec les pays voisins. Un P+R aux portes de Luxembourg, avec une offre cohérente pour drainer une partie du flot frontalier, ce serait probablement à étudier.

On notera toutefois que cette idée syndicale belge n’est pas la première du genre. La CSC et le LCGB avaient déjà, il y a quelques années, soumis des visées similaires, au départ de Habay (à 10 kilomètres d’Arlon, sur la ligne Bruxelles-Luxembourg) notamment, et en liaison avec la station luxembourgeoise de Kleinbettingen. Pourtant soutenue par des élus fédéraux et régionaux belges, l’idée est restée à quai.