Presque un mois après l’attentat contre Charlie Hebdo, que reste-t-il de la mobilisation spontanée face à l’horreur? La vigilance reste de mise, dans une époque qui inspire tout de même l’amour à certains. 

«Luxemburgish Love Song», c’est le titre d’une chanson livrée ce week-end sur Youtube et signée par le directeur du Mudam, Enrico Lunghi. Reconversion de carrière? Déclaration 2.0 à un être cher? Peu importe finalement la raison. L’idée même de parler d’amour, de se laisser aller à la flânerie, à une certaine forme de mélancolie romantique, tranche avec une époque qui nous renvoie – en temps réel – des images à l’opposé du sentiment qui pousse inexorablement à se rapprocher de l’être cher.

Des attentats contre l’équipe de Charlie Hebdo il y a (déjà) presque un mois à l’exécution d’un otage japonais par l’État islamique le week-end dernier, le degré de violence n’a pas baissé, même si l’effet de proximité ou d’éloignement, selon le cas, n’influence pas de la même manière nos émotions.

Amour et haine, deux émotions aux antipodes l’une de l’autre et qui sont pourtant proches dans leurs effets sur l’être humain. Incitant à la spontanéité, dans le meilleur comme dans le pire des sens.

«Il ne faut pas nier les réalités de la société», indiquait ce week-end le président de la Chambre des députés au micro de la radio 100,7 pour qualifier l’accord conclu récemment entre l’État et les cultes reconnus au Luxembourg, marquant un nouveau mode de financement de ceux-ci par les deniers publics. La séparation (financière) effective entre les deux parties n’aura pas totalement lieu, précisément car la société est aussi composée de communautés religieuses qui ont leur importance dans la société, indiquait en substance Mars Di Bartolomeo lors de l’entretien.

D’un accord signé au Luxembourg à des événements tragiques observés sur la scène internationale, tout indique que le monde doit, plus que jamais, se retrouver autour de certaines valeurs communes et des modus operandi qui permettent d’assurer le «vivre ensemble».

Manifestement, les valeurs partagées par un soi-disant «État» islamique ne se nourrissent ni d’amour ni de respect du prochain. Pour éviter que de nouvelles recrues viennent grossir les rangs de ses troupes mortifères, la raison devra l’emporter pour faciliter le dialogue entre nos communautés.

Un travail qui s’entretient tous les jours. Un peu comme en amour.