Vincent Hieff et Francine Closener annoncent le lancement du cluster «industries créatives». (Photo: Patrick Galbats)

Vincent Hieff et Francine Closener annoncent le lancement du cluster «industries créatives». (Photo: Patrick Galbats)

Autour de 2.200 entreprises travailleraient dans le secteur des industries créatives au Luxembourg, employant 6.300 personnes et générant 390 millions d’euros de valeur ajoutée au PIB. Pas tout à fait une goutte d’eau dans l’océan des secteurs les plus actifs au Grand-Duché, mais un domaine qu’il va falloir apprendre à chouchouter et à développer dans le cadre de la diversification de l’économie luxembourgeoise.

Aussi, le ministère de l’Économie avec Luxinnovation a décidé d’ajouter un cluster «Creative Industries» à l’arsenal des autres réseaux d'innovation et clusters déjà en place. «C’est un élément-clé de la politique nationale de recherche, développement et d'innovation dans le but de concentrer les ressources et les moyens pour atteindre une masse critique et accélérer le transfert des connaissances et des bonnes pratiques», souligne Francine Closener, secrétaire d’État à l’Économie.

Ce secteur des industries créatives regroupe de manière large des professions très diverses dans trois grandes catégories: les arts et le spectacle, l’audiovisuel (cinéma, gaming) et les médias et les services créatifs (stylisme, architecture, design…). «La particularité de ce secteur est que 60% des entreprises n’ont pas de salariés», détaille Vincent Hieff, attaché au ministère de l’Économie et responsable des volets industries créatives et gender balance.

Travail en amont

Pour mieux connaître le secteur et cerner ses besoins, un workshop a été organisé en amont, le 18 janvier. «Nous avons opté pour la même approche participative que pour le nation branding», indique la secrétaire d’État. Quelque 55 entrepreneurs (sur les 80 invités) créatifs ont participé, issus aussi bien de l’artisanat d’art, l’industrie des jeux ou du cinéma, le design et le graphisme que de la communication.

Outre la définition du secteur, ce sont les questions concrètes de leurs problématiques quotidiennes qui leur ont été posées pour, dans une deuxième étape, trouver des pistes de solutions. «Le problème le plus souvent évoqué est celui du statut du créatif qui peine à voir clair dans les différentes options de création d’entreprises», a noté Francine Closener, «ainsi que la difficulté à sortir des frontières luxembourgeoises».

Accès à l’information, soutien à la création d’entreprises, conseils, services seront donc les priorités du cluster qui entend «encadrer ces créatifs dans le développement de leurs compétences entrepreneuriales et les encourager». Aussi, un des premiers outils qui sera développé sera une plateforme digitale pour mettre en relation les acteurs dans différentes branches et leur faire connaître les compétences qui existent sur le marché luxembourgeois. «Pourquoi ce menuisier irait chercher un designer en Allemagne s’il en trouve un au Grand-Duché?», livre-t-on comme exemple.

L’aide à l’export se concrétisera par l’information et la sélection vers les bonnes foires, l’intégration dans des missions économiques, le travail avec les Chambres des métiers et de commerce.

Et Francine Closener d’ajouter: «Un autre défi sera de réfléchir à une réforme du droit d’établissement qui prenne en compte les spécificités et besoins du secteur, y compris dans des métiers nouveaux.»

Et maintenant?

Le lancement du cluster «industries créatives» donnera aux différents acteurs une voie et un interlocuteur. «Il nous importe de lancer les bases rapidement pour que le secteur se sente écouté», estime Vincent Hieff qui constate que ces entrepreneurs «sont des créatifs et viennent naturellement avec des solutions et des idées créatives».

Un manager du cluster, proche du terrain et avec une connaissance des rouages économiques, va être recruté, sous l’égide de Luxinnovation sans qu’il soit nécessaire «de réinventer la roue et d’ajouter des nouvelles couches» à des structures qui fonctionnent comme le 1535°, la House of Entrepreneurship, Nyuko ou le Technoport. Le ministère de la Culture est lui aussi partie prenante, certaines professions étant plus nettement culturelles ou artistiques.

Lors du kick-off de ce mardi, les entreprises pourront s’inscrire et devenir membres du cluster. «On pense que 200 à 300 entreprises nous rejoindront assez vite», espère Vincent Hieff. Les personnes qui assisteront à ce lancement auront l’occasion d’écouter Francine Closener présenter le projet, mais aussi de découvrir comment d’autres régions ont déjà travaillé dans ce domaine, avec Creative Industries Styria (Autriche) ainsi que la présentation du travail de Daan Roosegaarde, un des promoteurs de Smart Highway.

À partir de 16h au Tramsschapp.

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