Stéphane Karolczuk, «ambassadeur» en Asie pour le cabinet Arendt & Medernach. (Photo: Arendt & Medernach)

Stéphane Karolczuk, «ambassadeur» en Asie pour le cabinet Arendt & Medernach. (Photo: Arendt & Medernach)

Pour la première fois, l’important gestionnaire de fonds japonais Asset Management One Alternative Investments (AMOAI) a domicilié au Luxembourg un nouveau fonds de dettes dans les infrastructures.

Le fonds, baptisé «Cosmic Blue PF Lotus FCP-Raif», a pris la forme d’un Raif, une structure pour des fonds alternatifs lancée au Luxembourg en 2016. Une voie qui n’allait pas de soi pour un acteur japonais, mais il a été épaulé par le cabinet Arendt tout au long de l’opération.

«Les gestionnaires asiatiques, notamment japonais, ont toujours été habitués à utiliser des fonds caïmanais, structures offshore flexibles et simples à mettre en place. Mais on constate une volonté accrue en Asie et ailleurs de construire des structures similaires, mais onshore», explique Stéphane Karolczuk, partner Investment management et responsable du bureau de Hong Kong d’Arendt.

Le succès des fonds alternatifs

Il explique aussi que, comme ailleurs sur la planète, les investisseurs institutionnels asiatiques se tournent de plus en plus vers des investissements alternatifs, comme le private equity, l’immobilier, les instruments de dette ou les infrastructures, à la recherche de rendements plus importants.

«C’est le cas au Japon, où les taux d’intérêt sont devenus négatifs, la démographie est en déclin, et parce qu’il y a d’énormes volumes de liquidités à placer», poursuit Stéphane Karolczuk.

Convaincre le marché asiatique des avantages d’une plate-forme onshore comme Luxembourg a demandé un certain travail de fond.

Stéphane Karolczuk, Arendt Hong Kong

Quant au choix du Luxembourg pour la domiciliation de fonds, il est notamment lié au track record du Luxembourg dans le domaine alternatif, à l’existence de structures adaptées, telles que le Raif, mais aussi à la possibilité de distribuer ces fonds partout en Europe à partir d’une plate-forme AIFM, ce qui n’est évidemment pas le cas pour un fonds Caïman.

«AMOAI, un acteur de premier ordre au Japon, comme un certain nombre de leurs pairs, a bien compris la position compétitive du Luxembourg par rapport aux fonds d’investissement alternatifs», poursuit M. Karolczuk, depuis Hong Kong. «Mais de manière générale, convaincre le marché asiatique des avantages d’une plate-forme onshore comme Luxembourg a demandé un certain travail de fond, fait notamment de workshops, de visites officielles et de road shows avec LFF et l’Alfi.»