C’était à 5h35 ce jeudi matin. Des militants de Greenpeace France se sont introduits à l’intérieur du périmètre de la centrale nucléaire de Cattenom et ont déclenché un feu d’artifice près de la piscine d’entreposage du combustible usé. Une opération de provocation destinée à mettre en lumière la fragilité des méthodes employées par EDF pour sécuriser ses sites à risque.

Dans un communiqué publié 3h plus tard, le producteur d’énergie français a confirmé cette intrusion, précisant que celle-ci n’avait eu aucun impact sur la sûreté des installations. «L’intrusion a immédiatement été détectée par les équipes de sécurité du site et le peloton spécialisé de protection de la gendarmerie les a interceptés à 5h45», précise la compagnie, qui a ajouté qu’elle va déposer une plainte.

Des dégâts plus importants qu’à Fukushima

Pour l’ONG, il s’agissait une fois de plus de pointer le danger que représente l’énergie nucléaire face à l’augmentation des attentats. «Faut-il attendre qu’un acte de malveillance subvienne sur une centrale pour qu’EDF sorte enfin du déni dans lequel elle est engluée? EDF doit agir dès maintenant en ‘bunkerisant’ les piscines d’entreposage de combustible usé. Il en va de la sécurité des populations en France et en Europe», a insisté Yannick Rousselet, chargé de campagne nucléaire pour Greenpeace France, dans un communiqué.

Cette action intervient quelques jours après la remise par l’ONG d’un rapport aux autorités françaises compétentes sur la sécurité nucléaire. Dans ce document, sept experts indépendants alertent sur «l’extrême fragilité» des piscines de combustible usé face aux risques d’attaques extérieures.

«Pourtant, un accident sur ce type de bâtiment pourrait avoir des conséquences encore plus étendues sur le territoire que celles de l’accident de Fukushima (plus de 80km)», précise Greenpeace France.