John Penning: «Les opportunités de développement ne manqueront pas.» (Photo: Julien Becker)

John Penning: «Les opportunités de développement ne manqueront pas.» (Photo: Julien Becker)

Monsieur Penning, quelle évolution avez-vous observée en lien avec votre activité?

«Sting est née en 2010 d’un constat: entre les prêts limités de l’État ou les participations des business angels (généralement inférieurs à 250.000 euros) et le financement par une société d’investissement (qui dépasse souvent les 2,5 millions d’euros), il y avait un vide en termes d’investisseurs intermédiaires. Notre société de prise de participations a donc vocation à combler cette lacune. En revanche, Sting s’oriente surtout vers des sociétés existantes, qui ont soit une volonté de développement, soit une nécessité de transmission, entre autres. Depuis, plus de 150 projets nous ont été soumis, parmi lesquels nous avons observé un bon nombre de projets de qualité… mais, malheureusement pour beaucoup d’entre eux, incompatibles avec nos critères. Nous avons donc changé notre approche, en faisant la démarche d’aller vers les entreprises afin de les informer sur ce que l’on peut leur apporter tant en termes d’investissement qu’en termes de conseils, ce qui est également parmi nos activités.

Quelle vision avez-vous à court et moyen termes?

«Malgré la crise, nous constatons tout de même beaucoup de projets de développement de sociétés ou encore d’implantation, au Grand-Duché, de sociétés étrangères. Mais aujourd’hui comme demain, un entrepreneur qui a un projet de développement, quel qu’il soit, doit avoir des fonds (fonds propres, crédits bancaires, actionnaires). S’il est parfois compliqué de se voir octroyer un capital par les banques, ces dernières, si elles constatent que le dossier est soutenu par un actionnaire privé tel que Sting, seront alors plus enclines à prêter ou à augmenter les lignes de crédits.

Avec une reprise, dont on a commencé à ressentir les effets en 2013, je pense que les opportunités de développement ne manqueront pas. Mais je me répète, Sting recherche avant tout des sociétés qui génèrent déjà des bénéfices et qui sont dans une perspective de développement.

Quels sont les besoins spécifiques en ressources humaines pour vos métiers?

«Dans nos métiers de private equity et de corporate finance, il n’y a que très peu d’acteurs. Il s’agit donc d’un petit marché dans lequel les ressources sont rares et viennent essentiellement des Big Four. Dans ce contexte, nous recherchons (dans le cadre de la structure Saphir Capital Partners) essentiellement hors frontières, des experts qui ont un background de corporate finance et/ou fusion et acquisition et qui se prévalent de compétences pointues en analyse financière. Pour Sting, en revanche, il n’y a pas ce problème de ressources. Notre problématique est de trouver les bons entrepreneurs, de tisser des réseaux et, in fine, de développer une relation de confiance.

Si vous aviez un pouvoir magique, que changeriez-vous en priorité?

«Ce que je regrette le plus, au Luxembourg, c’est que beaucoup de jeunes, malgré leurs bonnes formations, manquent quelquefois de cette envie de réussir, de se développer, d’aller au-delà d’eux-mêmes. Pourtant, il existe de nombreuses opportunités au Grand-Duché. Aussi, si j’avais une baguette magique, je donnerais aux jeunes le courage et l’envie d’entreprendre et de se réaliser à travers des projets stimulants et enthousiasmants. Il faut susciter l’esprit d’entreprise, pour des questions personnelles, bien entendu, mais aussi et surtout pour développer le tissu économique local.»