Paperjam.lu

Kaupthing Bank est présent au Luxembourg<br/>depuis 1998 (Photo: Luc Deflorenne) 

Les pires informations ont circulé tout au long de la journée de jeudi au sujet des activités de la Kaupthing Bank Luxembourg, dont le siège se situe au 35 de l’avenue Kennedy au Kirchberg. Il est même question d’une fermeture pure et simple de la banque islandaise au Grand-Duché, active essentiellement en banque privée et en gestion de fortune. 240 emplois sont directement menacés.

«Nous avons été informés ce matin que les opérations de la banque étaient suspendues pour la journée sans que l’on nous donne plus de précision», indique Nathalie Dondelinger, marketing and communication manager de l’établissement. Mais des sources internes évoquent une clôture définitive et un départ des employés.

Sont également concernées les activités de la Kaupthing Bank en Belgique (environ 30 personnes sont employées à Bruxelles et à Anvers) et en Suisse (13 le sont à Genève), filiales de la Kaupthing Bank Luxembourg.

Un Etat au bord de la faillite

Depuis quelques jours, la situation de l’institution financière s’était brutalement aggravée, en même temps que celle de Landsbanki et Glitnir, deux de ses compatriotes déjà nationalisées . Ce jeudi, la Kaupthing Bank a publié un communiqué, indiquant passer sous le contrôle du régulateur islandais, la FME et donc de l’Etat. «L’autorité financière islandaise conformément au pouvoir accordé par le Parlement islandais, a pris le contrôle de Kaupthing pour maintenir la continuité des opérations bancaires commerciales en Islande», confirme elle-même la FME.

Si les dépôts semblent garantis en Islande, les établissements locaux se débarrassent au plus vite de leurs filiales étrangères pour se renflouer, alors que l’Etat lui-même semble au bord de la faillite.

Lors de la publication des résultats semestriels, le 4 août dernier, le CEO du groupe, Hreidar Már Sigurdsson déclarait: «Les performances de la banque s’inscrivent dans la continuité». L’établissement faisait état d’une augmentation des dépôts de 28% durant le deuxième trimestre (lire ICI).

Dans la soirée de ce jeudi, la Commission de Surveillance du Secteur Financier a informé que la banque était placée sous le régime du sursis de paiement, tout comme l'ont été, précédemment, Landsbanki et Glitnir. C'est le cabinet PricewaterhouseCoopers Luxembourg, représenté par Mme Emmanuelle Caruel-Henniaux, ainsi que Me Franz Fayot qui ont été nommés comme administrateurs afin de contrôler la gestion du patrimoine de la banque.

Ce régime d’assainissement entraîne sursis à tout paiement de la part de cette banque, et interdiction, sous peine de nullité, de procéder à des actes autres que conservatoires, sauf autorisation des administrateurs. Il ne s'agit pas d'une situation de faillite, comme l'a rappelé, ce vendredi, le Parquet de Luxembourg, mais une situation transitoire au cours de laquelle l'administrateur, qui a pour mission de contrôler la gestion du patrimoine des établissements concernés, doit déterminer dans quelle mesure un redressement ou une restructuration est possible.