L’accord a été signé ce jeudi en présence de Werner Hoyer (président BEI), Jonathan Taylor (vice-président BEI), Pierre Gramegna et Carole Dieschbourg pour le gouvernement luxembourgeois. (Photo: BEI)

L’accord a été signé ce jeudi en présence de Werner Hoyer (président BEI), Jonathan Taylor (vice-président BEI), Pierre Gramegna et Carole Dieschbourg pour le gouvernement luxembourgeois. (Photo: BEI)

Le Luxembourg et la Banque européenne d’investissement (BEI) seront désormais partenaires dans la lutte contre le changement climatique. Ce jeudi, ils ont annoncé la création d’une «plateforme du financement climatique» afin de doper l’investissement dans des projets à fort impact climatique.

Dans le cadre de cette plateforme, qui est une première dans les relations entre les États et la BEI vis-à-vis du climat, le gouvernement luxembourgeois consacrera 30 millions d’euros au cours des trois prochaines années.

Attirer les capitaux privés

Le but est d’attirer du capital privé pour soutenir des projets risqués, mais qui pourraient avoir un poids majeur dans la lutte contre le réchauffement. Depuis l’accord de Paris, en décembre 2015, on sait en effet que les moyens publics ne suffiront pas à réaliser les objectifs de limiter la hausse du climat à 2°C, voire 1,5°C, d’ici 2050. Des moyens évalués à 1.000 milliards de dollars par an au niveau mondial par l’Agence internationale de l’énergie.

La plateforme sera gérée par la BEI. Elle recherchera les projets à partir de critères climatiques, financiers et de développement prédéfinis par les deux partenaires. Pour pousser des investisseurs privés à injecter des moyens importants dans ce combat, les 30 millions injectés par le Luxembourg serviront en tant que prêts subordonnés. C’est donc sur eux que pèsera le risque le plus important.

En agissant ainsi, le gouvernement luxembourgeois entend remplir sa part du travail par rapport à l’accord mondial sur le climat, mais aussi positionner Luxembourg en tant que place financière verte. La condition au lancement de cette plateforme est en effet que l’argent investi transite par des fonds logés au Luxembourg.

Une place financière verte

Notons que c’est la troisième initiative en un mois lancée pour donner une connotation verte à la Place après le lancement d’un label «Climate Finance» par Luxflag et le lancement de la plateforme Luxembourg Green Exchange par la Bourse de Luxembourg.

Dans ce cadre, la BEI semble être un partenaire naturel. D’abord parce qu’elle connaît bien ce modèle de partenariat et sait pertinemment le rôle de levier qu’il peut jouer pour attirer du capital privé. Mais le bras financier de l’Union européenne a aussi fait du soutien à la lutte en faveur du climat un de ses objectifs prioritaires.

Elle s’est engagée à injecter 100 milliards d’euros d’ici 2020 dans le climat. «Sur les cinq dernières années, nous avons déjà octroyé des prêts pour 90 milliards d’euros, dont 20,7 milliards en 2015. Ce qui correspond à 27% des capacités de financement de l’institution», s’est félicité le président de la BEI, Werner Hoyer, lors de la présentation de la plateforme.