La salle du Mierscher Kulturhaus était bien remplie pour écouter le bilan intermédiaire de Jo Kox. (Photo: D.R.)

La salle du Mierscher Kulturhaus était bien remplie pour écouter le bilan intermédiaire de Jo Kox. (Photo: D.R.)

Les députés et les journalistes avaient eu droit à de larges extraits du rapport de Jo Kox en avant-première. Chargé du suivi des assises culturelles qui se sont tenues il y a tout juste un an, celui qui se considère comme un «agitateur culturel» a pu présenter le fruit de son travail samedi devant environ 200 acteurs du monde culturel, tous impatients de découvrir comment le fameux plan de développement culturel allait être amené et rédigé.

Jo Kox a d’abord passé en revue les conclusions des ateliers qui ont émaillé l’année autour de 13 thématiques soulevant les questions, axes de réflexion, propositions, parfois exaspérations remontées du milieu. Il a présenté la feuille de route des mois à venir et les contenus qui doivent encore être définis. La réflexion sur la gouvernance de la culture devrait clarifier les degrés de subsidiarité, les missions et les moyens du ministère de la Culture et des diverses institutions, établissements publics, associations, centres culturels ainsi que des artistes. Jo Kox a insisté sur certains aspects autour des critères de sélection, indépendance des directions, axes de promotion, évaluation…

Il prévoit que les prochaines assises culturelles, qui se tiendront dans un an, déterminent une vision, des stratégies, des objectifs, des mesures et des actions à travers un «texte martyr» pour qu’un comité de rédaction puisse se lancer et promettre un plan de développement culturel pour 2019. Les questions de la salle n’ont pas tardé à ce que chacun ajoute des remarques qui concernent un point précis et fassent reluire son ego.

Jusqu’à ce que Serge Tonnar lance à l’adresse du secrétaire d’État à la Culture, présent tout du long, une demande formelle d’engagement sur la suite. «L’engagement politique est bien là de se mettre au travail directement pour arriver à ce plan aussi vite que possible», a confirmé Guy Arendt. «Je voudrais même qu’il soit écrit pendant la prochaine année et soit présenté encore en 2018», ajoutait-il, conscient de la pression du calendrier électoral qui verra un nouveau gouvernement à la fin 2018.

Maintenant, il faut y aller

En sortant de la salle, les réactions des participants manquaient d’enthousiasme, mais pas d’espoir. «Beaucoup de sujets ont été abordés et de travail effectué. Les attentes des uns et des autres sont souvent contradictoires et il y aura forcément des déçus», exprimait Paul Lesch, directeur du Centre national de l’audiovisuel. «J’espère que le concret va vite arriver et que les politiques vont s’emparer de ces questions en rencontrant les artistes», estimait l’artiste Trixi Weis, à la tête de l’Association des artistes plasticiens.

Ce que confirme l’artiste Karolina Markiewicz: «C’est bien la concertation, les discussions, mais ça ne suffit pas. On a perdu beaucoup de temps et maintenant, il faut y aller. J’espère que les délais seront tenus et que les engagements ne seront pas remis en cause après les élections.»

La présidente de la Theater Federatioun, Carole Lorang, jette aussi la balle dans le camp de la politique: «Le travail d’analyse et de réflexion était plus que nécessaire. C’est maintenant aux décideurs politiques de donner le feu vert et des orientations. On leur a fourni les outils, on a fait notre part du travail, c’est maintenant à eux de se retrousser les manches.»