L’intégrateur ICT Telindus et l’opérateur mobile Tango annoncent, ce lundi, «unir leurs forces». Une convergence d’activités qui n’est pas une surprise en soi, puisque les deux sociétés luxembourgeoises sont filiales du même groupe belge Proximus (ex-Belgacom), coté en bourse.
Mais cette annonce a au moins le mérite de clarifier les positions des uns et des autres dans un marché où les deux acteurs «pèsent», ensemble, quelque 550 personnes (hors sous-traitants et consultants externes). Seul le groupe Post est plus gros…
Convergence, donc, mais pas fusion. Une opération quasi impossible compte tenu des statuts et des réglementations différents entre un opérateur télécoms (soumis au contrôle de l’ILR) et un PSF de support (surveillé par la CSSF).
Proximus Luxembourg renaît
Dans les faits, la succursale Proximus Luxembourg, créée en décembre 2002 au Grand-Duché où elle était plutôt dormante, se voit «réactivée» en tant que siège social. Elle regroupera les réseaux fixes et mobiles et toutes les fonctions de support commercial, la direction et le suivi des investissements.
Cette structure «faîtière», purement administrative et non soumise à la surveillance légale de l’ILR ou de la CSSF, sera codirigée par Gérard Hoffmann (le CEO de Telindus) et par Jean-François Willame (CEO de Tango), lequel sera, en outre, responsable pour l’intégration.
L’approche que nous avons du marché reste inchangée.
Gérard Hoffmann, Telindus
Parallèlement, les deux entités opérationnelles déjà existantes voient leurs rôles affinés. Ainsi la marque Telindus sera l’étendard de l’enterprise business unit (dirigée par Gérard Hoffmann) qui s’adressera aux grands comptes et aux entreprises de taille moyenne (marché B2B). Quant à Tango, elle représentera la consumer business unit (dont Jean-François Willame assure la direction) qui ciblera les clients résidentiels et les toutes petites entreprises (jusqu’à 10 employés).
«En unissant nos forces, Proximus Luxembourg devient un acteur fort», commente Gérard Hoffmann. «Pour les clients, la visibilité sera meilleure, car ils pourront compter sur un interlocuteur unique selon leur segment. Mais au final, l’approche que nous avons du marché reste inchangée.»
C’est une intégration dans un objectif de croissance.
Jean-François Willame, Tango
Annoncée en interne mercredi dernier, et visiblement «bien accueillie», indique Gérard Hoffmann, cette nouvelle organisation va désormais se mettre en place doucement, et il faudra patienter jusqu’en septembre pour en savoir plus sur les intentions concrètes et les offres intégrées qui seront proposées, mais aussi sur le programme d’investissement annoncé comme étant «d’envergure».
Une centaine de recrutements en vue d'ici à 2018
«Nous continuons à mener une stratégie de croissance basée sur l’innovation, tout en maintenant un esprit de challenger», résume Jean-François Willame. «Il s’agit clairement d’une intégration dans un objectif de croissance et non pas de réduction des coûts, même si évidemment nous bénéficierons de quelques synergies. Nous avons clairement pour ambition d’accroître encore notre activité.»
Le groupe prévoit ainsi le recrutement d’une centaine de personnes dans les trois années à venir, avec des ambitions de développement notamment sur le segment des fintech et des activités internationales.