L'offre de logements résidentiels est toujours inférieure à la demande, ce qui contribue à la hausse des prix. (Photo: DR)

L'offre de logements résidentiels est toujours inférieure à la demande, ce qui contribue à la hausse des prix. (Photo: DR)

Le secteur financier luxembourgeois est «robuste» et devrait le rester, à tout le moins pour les deux années à venir, prédit la banque centrale du Luxembourg dans sa Revue de stabilité financière, qui a été publiée ce jeudi.

Les indicateurs sont au vert: «Pour les deux années à venir, la trajectoire de l’indice de vulnérabilité est très proche de sa moyenne historique, ce qui laisse augurer la persistance de la robustesse du secteur bancaire», souligne la BCL dans un avant-propos. Elle précise que le secteur financier luxembourgeois «a su maintenir le niveau de ses activités et performances» et que le secteur des fonds d’investissement a connu «une évolution particulièrement favorable sous l’effet de l’amélioration de la situation sur les marchés et de la hausse significative des émissions nettes».

Bref, il y a peu de risques identifiés susceptibles d’affecter la stabilité du système financier, pas même le risque d’une bulle immobilière ni d’une surexposition des banques de la Place au risque souverain.

Absorber les chocs

La BCL juge donc que les risques de stabilité sont «contenus» sur tous les fronts: l’exposition des banques de la Place aux obligations des États les plus fragiles est «relativement limitée». Les établissements financiers restent peu exposés au danger d’une dégradation de l’économie domestique et le rapport entre les prêts hypothécaires et les fonds propres reste au Luxembourg plus faible que dans le reste de la zone euro. Les banques continuent à prêter de l’argent aux entreprises et n’ont pas durci leurs conditions d’octroi de crédit.

Enfin, le marché immobilier résidentiel, malgré les prix toujours aussi «robustes», se montre «moins problématique» qu’ailleurs en Europe.

Selon la Banque centrale, le système bancaire luxembourgeois dans son ensemble «dispose de fonds propres nécessaires pour absorber les pertes pouvant résulter de chocs économiques sévères», avec un ratio moyen de solvabilité de plus de 20%. Les banques de la Place pourraient même survivre à une baisse importante du PIB de la zone euro et du Luxembourg.

Dynamisme du marché résidentiel

Sur le front immobilier, il n’y a pas vraiment de grandes nouvelles (ni de risque de dérapage ou de bulle immobilière) dans le rapport de la BCL, sinon ce rappel que l’offre progresse moins vite que la demande, ce qui contribue au dynamisme du marché et à la hausse des prix de l’immobilier résidentiel.

Si l’endettement des ménages luxembourgeois est élevé et a dépassé 140% du revenu disponible en 2012 et constitue une «grande incertitude», il n’en reste pas moins que le risque d’une chute brutale des prix de l’immobilier est limité, «notamment en raison d’une demande soutenue par un fort accroissement de la population». D’ailleurs, le nombre de permis de construire au cours des neuf premiers mois de 2013 a évolué à la baisse, ce qui va continuer à alimenter une surabondance de la demande par rapport à l’offre de logements.

La BCL rappelle en outre que les ménages luxembourgeois n’ont pas tous leurs œufs dans le même panier et que leur niveau élevé d’endettement doit être relativisé par l’existence d’un important stock d’actifs financiers.

Bonne direction

«À ce stade», conclut la BCL, «les risques liés au marché immobilier semblent contenus». Et de citer des classements de la Commission européenne et de l’OCDE en 2013 qui rangent le Luxembourg «parmi les pays où les prix immobiliers sont largement en ligne avec un équilibre sur le marché immobilier».

Toujours est-il que la BCL salue une des dispositions mises en place à l’automne 2012 par la Commission de surveillance du secteur financier visant à décourager les crédits dont la quotité d’emprunt est supérieure à 80% à travers une exigence accrue de fonds propres imposée aux grandes banques.

«Cette mesure», souligne la BCL, «constitue sans aucun doute un pas dans la bonne direction pour réduire les risques pour la stabilité financière».