L’interview problématique a été diffusée en octobre dernier par la chaîne. (Photo: RTL/capture d’écran)

L’interview problématique a été diffusée en octobre dernier par la chaîne. (Photo: RTL/capture d’écran)

RTL Télé Lëtzebuerg et les journalistes qui ont produit l’interview d’Enrico Lunghi, diffusée le 3 octobre 2016 sur RTL Télé Lëtzebuerg alors qu’il était directeur du Mudam, ont enfreint le code de déontologie, estime le Conseil de presse qui s’est réuni ce mardi.

L’instance de surveillance de la profession de journaliste s’est montrée critique dans le traitement de l’interview et son montage, dans laquelle on voyait un geste d’énervement du directeur du musée. L’Autorité luxembourgeoise indépendante de l’audiovisuel (Alia) compétente pour la surveillance des programmes télévisés avait déjà statué et adressé un blâme à la chaîne.   

Le Conseil de presse estime ce mardi que la vidéo a été coupée en 20 secondes, de manière à manipuler l’action et donc à tromper les téléspectateurs. Il ne statue pas sur la réaction impulsive d’Enrico Lunghi à l’égard de la collaboratrice de la chaîne.

Contacté par nos collègues de Delano, le porte-parole de RTL Group renvoie à la prise de position du conseil d’administration de CLT-Ufa de décembre dernier, dans laquelle était annoncée notamment la création d’un groupe de travail consacré à l’éthique au sein de la chaîne.

Cette interview a donné lieu tout d’abord à la démission d’Enrico Lunghi et à une véritable «affaire Lunghi», tant sur la scène politique qu’au sein même de la chaîne. Dans la foulée, le CEO historique de RTL au Luxembourg, Alain Berwick, avait quitté ses fonctions, suivi quelques semaines plus tard par Alain Rousseau, le rédacteur en chef de RTL Télé.  

La semaine dernière, l’État luxembourgeois a renouvelé la convention le liant à RTL. Celle-ci recevra dès 2021 un financement public pour combler sa dette selon les termes de l’accord signé le 31 mars avec l’État. Ce dernier a décidé de subvenir aux besoins financiers de la chaîne pour 10 millions d’euros maximum par an, afin de maintenir sa mission de service public. Une notion qui avait été évoquée lors des discussions autour du renouvellement du contrat de concession liant RTL Group et l’État luxembourgeois quant à l’exploitation des fréquences TV et radio par le groupe média et cette mission de service public.

«La convention a été adaptée sur plusieurs points, notamment pour garantir un choix plus diversifié d’éléments de programme», indiquait le communiqué de presse du gouvernement vendredi dernier. Et d’ajouter que «la Chambre des députés (…) sera associée au contrôle de la mise en œuvre de la convention».