Jean-Marc Kieffer est un passionné d’aviation. (Photo: Edouard Olszewski)

Jean-Marc Kieffer est un passionné d’aviation. (Photo: Edouard Olszewski)

Éducation

Une devise en matière d’argent?

Jean-Marc Kieffer. – «L’argent se dépense toujours plus facilement qu’il ne se gagne.» Il faut toujours retourner deux fois l’euro avant de le dépenser. C’est un principe d’éducation que l’on m’a transmis. Cela vient notamment du vécu de mon grand-père, une génération qui a connu la guerre.

Votre premier salaire?

«Environ 65.000LUF (1.600 euros) lorsque je suis entré chez CDCL. Mais je n’ai connu que très peu de temps les salaires en francs luxembourgeois; ensuite, l’euro est arrivé, ce qui n’a pas été compliqué pour moi vu que je vivais en dollars depuis cinq ans.

La première chose que vous vous êtes offerte?

«Un beau VTT, un des premiers en carbone. Il a fallu plusieurs salaires. Étudiant, j’en achetais un chaque année aux États-Unis et je le revendais ici, les modèles ici étaient moins avancés.
Je m’en rachetais un neuf en rentrant à Washington.

Les ailes en plus

Avez-vous des passions «coûteuses»?

«Je voue une grande passion à l’aviation. Je suis copropriétaire d’un avion et je pilote régulièrement. Dès que j’ai pu passer ma licence, je l’ai fait. J’ai profité de mes études aux États-Unis, c’était plus abordable financièrement, j’ai pu le faire sans l’aide de mes parents. Depuis, je m’en sers régulièrement pour des dépla­cements privés et professionnels. C’est donc à la fois une passion, mais elle me permet aussi des gains de temps importants. Si une ligne commerciale existe, je prends ce vol, mais lorsqu’il n’y a qu’un petit aérodrome dans les parages, je prends mon avion. Et si je prends des collaborateurs ou des clients, ça peut même revenir moins cher qu’un avion de ligne.

Des choses pour lesquelles vous ne regardez pas à la dépense?

«La nourriture de qualité, les bons restaurants et le bon vin. Ce n’est pas une passion, mais j’ai l’habitude de dire que la vie est trop courte pour boire du mauvais vin. Surtout qu’il en existe de très bons à petits prix. Et dans les restaurants, j’aime être généreux avec les pourboires. Ces personnes font un métier difficile et méritent bien ce supplément.

Chaussures à ses couleurs

Imaginons que vous remportiez l’EuroMillions…

«J’investirais la moitié dans notre entreprise et avec l’autre j’achèterais un bateau équipé pour enlever le plastique dans les mers. C’est vraiment un fléau très important qui nous concerne tous. Et tout en faisant un travail en faveur de l’environnement, je pourrais assouvir mon autre passion qui est de faire du bateau.

Votre dernier achat plaisir?

«Une paire de chaussures que j’ai pu faire vernir aux couleurs de mon choix. J’ai rencontré à Dijon un artisan qui importe du Portugal un beau modèle de chaussures, mais qu’il achète blanches. Il les peint ensuite aux couleurs que vous souhaitez. Comme j’aime beaucoup le design, je me suis fait faire deux paires dans les tons bleus et gris.

Exagérations

Une dépense qui vous énerve, mais à laquelle on n’échappe pas?

«Dire qu’une dépense m’énerve, ce serait exagéré. Mais pour en citer une, je dirais le montant fixe de certaines taxes. Alors que je fais très attention au tri des déchets, pourquoi dois-je payer autant que quelqu’un qui s’en moque? On pourrait presque en dire autant au niveau de la santé, même si là on est dans un système de solidarité. Mais quelqu’un qui fait attention à sa santé doit-il payer autant qu’un autre qui brûle la chandelle par les deux bouts? Je me pose parfois la question.

Le prix de certaines choses vous dérange-t-il?

«Oui, le prix des boissons dans le mini-bar des hôtels. 

Pas que la brique

Avez-vous une brique dans le ventre?

«Oui, évidemment, je suis à la source [rires]. J’investis un peu dans l’immobilier à titre personnel et je considère que c’est toujours un bon créneau d’investissement.

D’autres voies pour investir?

«Je pratique un peu le venture capital. J’investis dans de jeunes sociétés qui travaillent dans le domaine de la digitalisation. J’essaie d’investir dans des choses que je comprends et qui me semblent faire du sens pour l’avenir. Mais je n’en cherche pas activement, c’est plutôt quand je suis face à une opportunité. Pour l’instant, j’ai toujours investi au Luxem­bourg, mais je viens de découvrir un projet qui est à l’étranger et qu’on pourrait implémenter en Europe.»