Le député européen Claude Turmes veut aiguillonner le conseil informel Énergie de ce mercredi à Luxembourg. (Photo: Luc Deflorenne / archives)

Le député européen Claude Turmes veut aiguillonner le conseil informel Énergie de ce mercredi à Luxembourg. (Photo: Luc Deflorenne / archives)

Les 28 ministres européens de l’Énergie se réunissent ce mercredi à Luxembourg pour un conseil informel. Profitant de cette occasion, le député vert européen Claude Turmes leur soumettra un document personnel qui fait la somme de ses idées pour développer les investissements dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique dans l’Union européenne.

À deux mois de la Conférence de Paris sur le climat (Cop 21) dont la planète attend des résultats tangibles, le député Déi Gréng voudrait voir l’Europe redevenir le leader qu’elle a été dans la promotion des énergies renouvelables. «Or, constate-t-il, les moyens mis dans les énergies vertes dans l’UE sont en déclin depuis 2010.» Alors que l’investissement mondial dans ce type d’énergie a augmenté de 16% en 2014, en Europe il n’a évolué à la hausse que d’un petit pourcent.

Comment faire pour relancer la machine? Sur l’exemple du travail de la BEI et du plan Juncker qui prévoit de lever 315 milliards d’investissements au départ d’un fonds de 21 milliards d’euros d’argent public, Claude Turmes estime lui aussi que «la solution doit passer par le développement d’outils financiers qui doivent permettre un effet de levier».

La solution doit passer par le développement d'outils financiers.

Claude Turmes, député européen Déi Gréng

«Dans les énergies renouvelables, l’investissement de départ est conséquent, explique-t-il. Or, si vous voulez investir dans un pays jugé peu sûr, les taux d’intérêt seront très élevés.» Une solution pour les réduire serait donc, selon lui, de créer des fonds de garantie qui rassureraient les banques sur les garanties de remboursement.

Concrètement, il espère que le «papier» qu’il présente ce mercredi aux ministres européens puisse contribuer à la création d’un fonds de garantie pour développer les investissements dans le renouvelable dans le sud-est de l’Europe (région des Balkans) où existent des potentiels importants en termes d’éolien et de solaire. «Avec un fonds de garantie de 50 millions d’euros, on peut espérer des investissements de 10 fois cette valeur», calcule le député européen luxembourgeois.

Dans la même veine, il imagine le même type de fonds pour booster le développement des énergies renouvelables dans les pays en développement où les taux d’intérêt restent également très élevés. Une idée qui pourrait être discutée au prochain G20 en Turquie.

Doper l’efficacité énergétique

Mais si les progrès dans les énergies vertes doivent se poursuivre aussi vigoureusement que possible, Claude Turmes accorde aussi une importance de premier plan à l’efficacité énergétique qui permet de réduire la consommation.

À ce niveau, il explique que le problème est lié à la petite taille des projets (rénovation de bâtiments, notamment) qui fait que les banques renâclent à mettre des moyens en personnel sur des dossiers compliqués et qui rapporteront peu. Il propose donc ici de trouver des moyens pour que les promoteurs, notamment les autorités publiques locales, puissent regrouper les dossiers afin de permettre des économies d’échelle.

Il souhaiterait, en plus, que l’efficacité énergétique soit reconnue comme la première source d’énergie en Europe et, qu’à l’inverse, l’UE cesse sa politique de subsides envers les énergies fossiles et le nucléaire. Un plan ambitieux qui fait monter la pression sur la route vers Paris.