Pour Stephan Gehmacher, «il devient nécessaire d’adapter les moyens de communication aux habitudes du nouveau public que nous cherchons à atteindre». (Photo: Yves Kortum)

Pour Stephan Gehmacher, «il devient nécessaire d’adapter les moyens de communication aux habitudes du nouveau public que nous cherchons à atteindre». (Photo: Yves Kortum)

Monsieur Gehmacher, quel bilan tirez-vous de la saison écoulée?

«2016 a été une année riche et pleine d’émotions: avec 497 manifestations en 2016, il n’y avait jamais eu autant d’événements en une année à la Philharmonie. Avec 190.050 spectateurs, le nombre de visiteurs s’est aussi maintenu au niveau record de l’année anniversaire en 2015. Le succès de la première édition du festival ‘atlântico’ nous a aussi particulièrement ravis avec sa programmation plutôt diverse et éclectique. 

Quel est votre coup de cœur pour la saison prochaine et pourquoi?

«Nous nous réjouissons de pouvoir présenter la nouvelle série ‘Urban’, avec des concerts allant de Benjamin Clementine à Anne Teresa De Keersmaeker, cette dernière étant la personnalité centrale du nouveau ‘Red bridge project’.

Au cœur de notre programmation figurent aussi deux des plus grands chefs et artistes d’aujourd’hui qui viendront avec leurs orchestres: Sir Simon Rattle se produira à la tête du London Symphony Orchestra avec plusieurs concerts dédiés aux dernières œuvres de Gustav Mahler, tandis que Wynton Marsalis et son Jazz at Lincoln Center Orchestra transformera le Kirchberg, en l’espace de trois soirées, en l’une des plus captivantes scènes de jazz du Vieux Continent.

Quels sont les axes de développement pour les années à venir?

«Nous tentons ni plus ni moins de réinventer l’expérience de la musique classique en nous interrogeant: à qui s’adresse-t-elle? Dans quels lieux est-elle jouée? Que signifie-t-elle? Nous nous efforçons de développer les formats tant du point de vue des durées, des horaires que de la configuration.

En ce qui concerne l’Orchestre Philharmonique du Luxembourg, nous continuons à améliorer sans cesse la qualité de l’orchestre en collaboration avec son directeur musical Gustavo Gimeno. Cela passe aussi par les enregistrements audio et vidéo.

Plus généralement, quels sont les points importants auxquels le monde de la culture doit s’attacher et faire évoluer?

«Si seulement je le savais! Pour une institution culturelle comme la Philharmonie, il est important de trouver un équilibre entre l’accessibilité pour tous et l’esprit artistique que représente cette institution. Il devient également nécessaire d’adapter les moyens de communication aux habitudes du nouveau public que nous cherchons à atteindre.»