Compellio vient d’annoncer que la Cour des comptes européenne l’avait choisi pour développer un système de workflow utilisant la blockchain. (Photo: Nader Ghavami)

Compellio vient d’annoncer que la Cour des comptes européenne l’avait choisi pour développer un système de workflow utilisant la blockchain. (Photo: Nader Ghavami)

L’heure de la blockchain est-elle arrivée? Après plusieurs années durant lesquelles elle a été regardée avec suspicion par le milieu des affaires, PwC a décidé de se positionner en pariant sur son utilisation. Et non pas exclusivement dans l’industrie financière, où elle peine encore à faire son trou, mais dans tout type de secteurs.

Le Big Four a signé fin octobre un joint business relationship (JBR) avec Compellio, dévoilé ce vendredi. Cette start-up luxembourgeoise a développé une plate-forme facilitant aux organisations l’utilisation de la blockchain, principalement à des fins d’enregistrement et de certification de documents.

Le précédent Fundchain

«Nous travaillons avec Compellio depuis un an et demi, et nous avons aujourd’hui décidé d’attaquer ensemble le marché pour promouvoir les bénéfices liés à l’utilisation de la blockchain», a expliqué Patrick Hennes, directeur au sein de PwC Luxembourg. «Notre intérêt pour ce domaine ne date pas d’hier, car nous suivons activement cette technologie depuis le lancement de Fundchain, en 2015.»

PwC a en effet été l’un des pionniers dans l’industrie des fonds a développer, aux côtés d’une dizaine de partenaires, un outil basé sur la blockchain pour permettre l’enregistrement des transactions entre différents acteurs du secteur. Un «proof of concept», Smart TA, existe aujourd’hui. Il attend d’être implémenté dans des conditions réelles.

Collaboration avec la Cour des comptes européenne

De son côté, Compellio est très active. La start-up vient d’annoncer que la Cour des comptes européenne l’avait choisie pour développer un système de workflow utilisant la blockchain.

L’institution est en effet confrontée à l’extrême lourdeur des procédures nécessaires à l’enregistrement, la certification et le suivi des documents qu’elle doit analyser. L’enregistrement sur une blockchain publique lui apporte donc beaucoup d’avantages.

Le projet blockchain de Compellio est l’un des tout premiers menés par une institution européenne. Un prototype de la solution, déjà opérationnel, a été présenté ce vendredi dans les locaux de PwC.

Des possibilités diverses

«Il ne s’agit pas de faire des contrats intelligents, mais de construire un flux de données de confiance basé sur le registre immuable offert par la blockchain», a indiqué le fondateur de Compellio, Denis Avrilionis. «Les documents originaux ne sont pas publiés sur la blockchain, mais on y inscrit juste une trace de leur enregistrement et de leur statut.»

Cependant, la Cour des comptes européenne n’est pas le seul client de Compellio. La start-up a également travaillé avec le producteur de vins Alpha Estate sur la traçabilité de ses bouteilles.

Ce projet a d’ailleurs également été présenté vendredi. À travers le JBR signé avec la start-up, PwC affiche donc sa conviction que la blockchain offre des avantages dans de nombreuses industries et qu’il est désormais temps de démontrer qu’elle n’est pas exclusivement liée au secteur de la finance.