«Une personne adulte contacte un enfant, souvent en ligne et sous une fausse identité, dans le but de l’abuser sexuellement ou de lui extorquer de l’argent», explique le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse. (Photo: Shutterstock)

«Une personne adulte contacte un enfant, souvent en ligne et sous une fausse identité, dans le but de l’abuser sexuellement ou de lui extorquer de l’argent», explique le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse. (Photo: Shutterstock)

Smartphones, tablettes, ordinateurs sont autant de moyens d’accéder à internet. Et les enfants les utilisent de plus en plus pour regarder des vidéos, utiliser des applications ou se rendre sur les réseaux sociaux. L’accès à l’information est certes facilité, mais ce moyen de communication les expose également à certains dangers.

Un phénomène a notamment émergé ces dernières années avec la démocratisation d’internet: le «grooming». «Une personne adulte contacte un enfant, souvent en ligne et sous une fausse identité, dans le but de l’abuser sexuellement ou de lui extorquer de l’argent», explique le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse.

Naviguer en sécurité

«Le contact peut être établi sur une période étendue, afin de créer une relation de confiance et de faciliter le passage à l’acte d’exploitation. Ce dernier peut prendre différentes formes: rencontre ‘dans la vraie vie’ dans le but d’un abus sexuel; sollicitation à l’envoi de photos sexuellement explicites; chantage à partir de telles photos explicites pour obtenir de l’argent ou plus de matériel d’abus sexuel.»

Et pour lutter contre ce phénomène, et surtout en protéger les enfants, le ministère annonce lancer une campagne avec la mise en ligne d’un site où figurent des liens prodiguant des conseils «aux parents soucieux d’encadrer et de préparer leurs enfants, afin qu’ils puissent naviguer en ligne en sécurité.»

Un phénomène pénalement réprimé

Une affiche et une vidéo ont également été créées. L’affiche sera distribuée dans les écoles, les maisons de jeunes, les services d’aide à l’enfance et aux familles, les commissariats de police, les offices sociaux, les administrations communales, auprès des médecins, des hôpitaux, etc. Le site s’adresse également aux professionnels de l’éducation, qui sont, avec les parents, parmi les principaux interlocuteurs des enfants.

Chez nos voisins, des mesures ont également été prises contre ce phénomène de cyberprédation. En Belgique, la Chambre des députés a approuvé dès 2014 à l’unanimité deux projets de loi visant à protéger les enfants de la cyberprédation et du grooming.

En France, c’est l’article 227-22-1 du Code pénal, du 5 mars 2007, qui fait référence et protège contre ce phénomène. Au niveau européen, le grooming est pénalement réprimé depuis 2011, avec l’ajout d’un article dans la Convention de Lanzarote sur la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels. Depuis lors, «tous les cas d’abus sexuels d’enfants – qu’ils résultent d’une rencontre physique ou soient entièrement commis en ligne – (sont) incriminés.»