Claude Strasser a pris la direction du groupe Post en 2012. (Photo: archives paperJam)

Claude Strasser a pris la direction du groupe Post en 2012. (Photo: archives paperJam)

En façade, les P&T sont devenus Post Luxembourg. Depuis six mois, et l’annonce d’une volonté de moderniser en profondeur le groupe, la nouvelle identité visuelle de Post Luxembourg est sans aucun doute le changement le plus visible qui a été opéré. «Mais derrière cette nouvelle identité, ce sont des changements importants qui s’opèrent au niveau de nos différents métiers. Nous avons énormément travaillé ces derniers mois à améliorer la structure organisationnelle», a tenu à préciser Claude Strasser, directeur général du groupe Post Luxembourg.

Les défis, le patron les avait énumérés il y a six mois, évoquant les nouvelles contraintes et les pressions sur les résultats. «Dans un marché libéralisé, nous ne pouvons plus tabler, à la longue, sur des résultats aussi confortables que ceux que nous avons connus il y a dix ans», rappelait-il ce mardi. Dès lors, il faut repenser l’organisation en profondeur ainsi que les métiers de la poste, innover en terme de services. «Chacun de nos métiers fait l’objet d’un suivi précis en matière de rentabilité financière.»

Pour cela, le directeur s’est notamment entouré de dirigeants de qualité sur chacun de ses métiers. Hjoerdis Stahl, ex-directrice de Luxair Cargo, a repris les rênes de la division courrier de la poste, et Pierre Zimmer, ancien directeur du Centre des Technologies de l’Information de l’État, est devenu le nouveau CIO de Post Luxembourg en novembre dernier. Ce trio de tête entendait, ce mardi, partager le fruit de leurs réflexions stratégiques.

Le courrier, un pôle logistique

Le métier de la distribution de courrier, de fait, est confronté à des changements structurels liés à la digitalisation de la société. «Les baisses annuelles au niveau de la distribution du courrier sont de l’ordre de 3% à 5%. Il nous faut donc nous donner de nouvelles perspectives en la matière. Nous disposons d’un réseau performant, avec des facteurs qui desservent toutes les habitations du pays cinq jours sur sept, un réseau de guichets et de points de vente étendu, a commenté Hjoerdis Stahl. Nous avons, je pense, des atouts pour développer de nouveaux services logistiques. Nous menons notre réflexion à ce niveau.»

Le réseau de guichet lui-même devrait être restructuré pour de meilleures performances. «Si nous souhaitons maintenir la proximité, le service rendu ne correspond plus à ce que nous attendons», a précisé Claude Strasser. Le directeur général précisait toutefois que les réflexions étaient en cours et que rien n’avait encore été décidé sur le sujet si ce n’est «que nous voulons un meilleur réseau. Toutes les pistes sont étudiées.»

Post Luxembourg poursuit ses investissements dans ses infrastructures de télécommunication. Ils s’élèvent à 200 millions d’euros annuellement. Le réseau 4G à l’échelle du territoire – du moins pour toutes les zones où un besoin existe - devrait être une réalité d’ici la fin de l’année. «Petit opérateur au cœur d’un marché libéralisé et concurrentiel, nous ne pourrons pas survivre sans opérer la convergence entre télécommunications et ICT», poursuit Claude Strasser. En la matière, les projets sont nombreux et requièrent une organisation permettant des collaborations transversales.

Cette meilleure organisation est par ailleurs indispensable pour permettre au groupe de mettre en place un nouveau réseau mobile dédié aux forces publiques d’ici 2015. Des services et solutions cloud existent. D’autres sont à l’étude. «Nous devons trouver une offre de service cloud qui soit dissociée de celles des constructeurs de devices et pertinente pour nos utilisateurs», a précisé Pierre Zimmer.

Améliorer la performance

Enfin, le pôle bancaire du groupe doit être refondu. «Le modèle du CCP actuel, vu les taux d’intérêt bas, ne fonctionne plus. Nous ne nous pouvons plus, à l’heure actuelle, nous contenter d’un statu quo en la matière. Il faut trouver une alternative et nous ne sommes pas fermés à la mise en place d’un modèle de coopération ou de partenariat avec d’autres acteurs bancaires sur la place», a expliqué Claude Strasser.

Post Luxembourg ne parle pas officiellement de plan d’économies. Elle souhaite d’abord rehausser les performances par l’amélioration de son organisation. On ne parle donc pas de restructuration. Mais augmenter la performance des équipes doit permettre, à moyen terme, d’économiser sur la sous-traitance. «Elle est nécessaire, car nous ne parvenons pas à réaliser tout le travail avec la masse salariale dont nous disposons (4.000 personnes au niveau du groupe, ndlr). Mais le recours à la sous-traitance ne doit pas être la règle», a précise le directeur général.