Pierre Moscovici s'exprimant au micro de paperJam. (Photo: archives paperJam)

Pierre Moscovici s'exprimant au micro de paperJam. (Photo: archives paperJam)

17 pays autour de la table et bientôt 18. Les ministres des finances européens étaient réunis au Kirchberg durant deux jours pour le sommet ecofin, rassemblant les pays de l’Union européenne, précédé par l’eurogroupe – la zone euro – ce jeudi. L’occasion d’avaliser l’entrée de la Lettonie au 1er janvier prochain dans l’espace monétaire commun.

«Nous étions tous d’avis que la Lettonie remplissait les conditions pour entrer dans la zone euro», a déclaré Luc Frieden, ministre luxembourgeois des Finances.

Priorités nationales, enjeux communautaires

Ces réunions permettent d’aborder des enjeux communs comme le suivi des aides accordées à la Grèce, à Chypre et à l’Irlande. Ensuite ils feront un point sur le rapport de convergence en vue d'une possible adhésion de la Lettonie à la zone euro au 1er janvier 2014. Le Mécanisme européen de stabilité (MES), qui aura son siège à Luxembourg dans le deuxième semestre de 2014.

Un instrument, doté de 500 milliards d’euros, qui devrait servir d’issue de secours en cas de crise bancaire ou de dettes souveraines. Hier, les 17 ont décidé que 60 milliards d’euros seraient utilisés pour la recapitalisation directe des banques.

Ce genre de réunion est aussi l’occasion pour les pays de faire valoir leurs priorités, voire de nouvelles idées influencées par leur contexte national. Pour endiguer, selon ses termes, le chômage des jeunes, Pierre Moscovici entend mobiliser la Banque européenne d’investissement. «La BEI, dont le capital a été augmenté en juin 2012 sur initiative de la France, doit être au service des PME», a-t-il déclaré. «Nous allons, à l’occasion des assises européennes du financement des PME organisées à Paris le 24 juin, officialiser un contrat entre la BEI et la Caisse des Dépôts.»

Banques et fiscalité

L’ecofin et l’eurogroupe continuent par ailleurs d’affiner les réglementations relatives au secteur bancaire et à la fiscalité, dont la directive sur la résolution bancaire. Celle-ci doit limiter l’intervention des contribuables en dernier recours pour le sauvetage des banques. «Je suis réticent à l’idée que les déposants de plus de 100.000 euros devraient intervenir, déclare Luc Frieden. Il est important que les clients des banques gardent confiance et que les pays ne doivent pas à chaque fois intervenir. Les banques pourraient donc intervenir au niveau de leurs actionnaires et de leurs porteurs d’obligations.»

Dans les dossiers épineux de la fiscalité européenne, le Luxembourg affiche une volonté de progresser, tout en maintenant une revendication: voir les différents centres financiers avancer de concert. De quoi alimenter les prochaines discussions en vue de compromis.