Gabriel Bleser est entouré des fabricants de Opyos, Michel Schammel, Jim Wagener et Fränk Wagner. (Photo: Nader Ghavami)

Gabriel Bleser est entouré des fabricants de Opyos, Michel Schammel, Jim Wagener et Fränk Wagner. (Photo: Nader Ghavami)

Le gin est à la mode, au Luxembourg comme ailleurs. On ne compte plus les amateurs plus ou moins éclairés et les professionnels des spiritueux qui se lancent dans la fabrication de cet alcool distillé à base de baies de genévrier. 

Lancé il y a un an, le Gin Club Luxembourg fédère les amateurs du produit qui est né dans les pays anglo-saxons et nordiques. La production de gin au Luxembourg est encore assez confidentielle, mais mérite d’être testée. Aussi, le Gin Club a lancé un concours du meilleur gin luxembourgeois, mettant au défi sept dégustateurs de noter 11 breuvages du cru.

Gabriel Bleser, avocat et président du Gin Club, était ainsi entouré de Gildas Royer et Tristan Duval, sommeliers, Yolande Gevaudan, restauratrice, Valéry Mendes, barman, Robert Ley de l’Institut Viti-Vinicole et France Clarinval, journaliste, pour déguster à l’aveugle les productions locales.

Les productions de chez Diedenacker, Muller-Lemmer (Twin Gin), Opyos (Dry Gin et Cask Aged Gin), Ginix (Classic et édition de Noël), Mansfeld, Streng (M Gin et Mlle Gin), Gruber et Supa Saya Gin ont été testées une première fois pures et une deuxième fois avec un tonic neutre.

Le Prix du meilleur gin a ainsi finalement été attribué au Cask Aged Gin de Opyos (108 points), suivi du Gruber’s en deuxième position (86 points) et du Opyos Dry Gin en troisième position (85 points).


Philippe Gruber reçoit le deuxième prix pour le Gruber’s. 

Jim Wagener, Michel Schammel et Fränk Wagner, les fabricants de la marque Opyos, se sont montrés ravis, mais pas vraiment surpris, de monter deux fois sur le podium: «Nous nous donnons beaucoup de mal pour faire un produit d’exception, nous espérions être récompensés.»

18 mois de recherches pour Opyos

Les trois amis d’enfance ont commencé à réfléchir à leur produit en 2016. «Nous sommes issus de la région de la Sûre et nous y avons observé les quantités de fruits qui étaient peu exploités», rembobine Jim Wagener. La tentation de faire une eau-de-vie les a un temps effleurés, mais ayant constaté qu’il en existait déjà beaucoup et que les maisons traditionnelles occupaient le marché, ils ont changé leur fusil d’épaule.

«Le gin est un alcool facile à fabriquer, mais trouver la bonne recette est plus complexe», poursuit celui qui est aussi sommelier. Pendant de longs mois, ils peaufinent leur recette, ajoutant ceci, enlevant cela, testant différents modes de distillation. 15 mélanges plus tard, ils arrivent à un produit qui leur plaît.

Comme tous les fabricants de gin, ils donnent peu d’indices sur les ingrédients qui composent la recette du Opyos Dry Gin. Mais l’attention aux produits locaux reste une préoccupation de la bande: «Il y a 26 ingrédients botaniques dans notre gin, dont 8 proviennent du Luxembourg: mûre, églantier, sureau, miel, prunelle, fleur de sureau...»


Le Classic Dry Gin de Opyos reçoit le 3e prix (Photo: Nader Ghavami)

Pour corser le tout, la distillation est exceptionnellement lente, à la température la plus basse possible pour développer plus d’arômes. Le jus repose en cuve en inox pendant quatre semaines, avant sa dilution, puis encore quatre semaines...

Pour obtenir le fameux Cask Aged Gin, il reste encore quelques étapes. «Nous avons fait vieillir notre gin dans trois barriques de chêne différentes: de vin, neuves et de sherry. Après six mois, nous avons réalisé un assemblage.» Seulement 1.200 bouteilles de ce Cask Aged Gin ont été produites.