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Guiseppe Centrone (Britalux): «L’importation de grains de café<br>est exonérée de droits de douane.»<br> (Photo: Julien Becker) 

Monsieur Centrone, la société Britalux, dont vous êtes le président, est spécialisée dans l’import/export de grains de café du Brésil. Pouvez-vous nous décrire vos activités?

«Mon fils Laurent a vécu plusieurs années à Varginha, entre Belo Horizonte et Sao Paolo, dans la région du Minas Gerais au Brésil. C’est une des villes qui produit le plus de café au monde par tête d’habitant. C’est lui qui a eu l’idée de développer cette nouvelle activité: l’import/export de fèves de café vert du Brésil. Nous achetons uniquement du café arabica aux coopératives et aux producteurs locaux via notre associé qui est né là-bas.

Au début, nous avons hésité car nous nous sommes rendu compte que cette activité était entre les mains des multinationales qui sont toutes implantées dans les grands ports: Hambourg, Anvers, Le Havre, Marseille, Trieste et Gênes pour l’Italie. Et aussi que personne n’avait jamais osé faire ça au Luxembourg. Puis, nous nous sommes décidés il y a environ 6 ou 7 mois.

Quels avantages offre le Luxembourg pour l’exercice de cette activité?

«Nous avons réalisé que l’importation de fèves de café était non seulement exonérée de taxe à l’importation, mais aussi de droit de douane, contrairement au régime en vigueur dans les autres pays européens (l’Administration des Douanes et Accises nous confirme l’exonération de droit de douane pour les grains de café mais estime que ce régime vaut dans toute l’Union européenne, ndlr.).

Comme, par ailleurs, nous sommes une entreprise familiale et que notre masse salariale est faible, nous pouvons vendre nos produits moins cher aux torréfacteurs des pays environnants. En Belgique, par exemple, ces droits de douane se montent à environ 18 à 20 centimes par kilo. En Italie, c’est 20%. Au Luxembourg, il existe une taxe d’importation de 7,5% qui est versée lors du dédouanement, mais uniquement sur le café torréfié.

Auprès de qui les grains sont-ils commercialisés?

«A des torréfacteurs établis en Wallonie. Notre marchandise arrive en Europe par le port d’Anvers. Pour l’instant, nous avons vendu deux conteneurs, soit environ 40.000 kilos. Nous avons un dépôt à Holtzem, près de Windhof. Notre marge bénéficiaire est d’environ 15%-20%. Nous nous heurtons encore à la méfiance de certains torréfacteurs, malgré nos efforts de persuasion.»