Salvatore Genovese (ICF Luxembourg): «La cible, c’est l’être humain. Peu importe son secteur d’activités.» (photo: Jessica Theis / archives)

Salvatore Genovese (ICF Luxembourg): «La cible, c’est l’être humain. Peu importe son secteur d’activités.» (photo: Jessica Theis / archives)

Monsieur Genovese, en quoi va consister cette semaine internationale du coaching?

«C’est une manifestation qui existe depuis une dizaine d’années, mais c’est la première fois que le chapitre luxembourgeois de l’International Coaching Federation (ICF), qui n’a été créé qu’en 2009, y participe. Il s’agit avant tout de permettre de faire connaître ce qu’est exactement le coaching et de le faire vivre de l’intérieur, que ce soit pour les entreprises ou pour les individus à titre privé.

Nous profitons de cette semaine pour donner l’opportunité à 10 sociétés qui le souhaitent de permettre à trois de leurs collaborateurs de bénéficier d’une séance par un coach certifié ICF, qui est une des principales références internationales en matière de coaching.

Le chapitre luxembourgeois compte une cinquantaine de membres, dont la moitié sont coachs. Mais nous sommes ouverts à toutes les personnes qui sont intéressés par la matière et nous organisons chaque mois des événements dont beaucoup sont ouverts au grand public.

On a le sentiment que le coaching en entreprises est surtout réservé aux sociétés du secteur tertiaire. Est-ce le cas?

«Dans les faits, on est évidemment amenés à intervenir davantage dans les sociétés de services qui sont plus nombreuses. Mais nous avons aussi des missions auprès d’entreprises industrielles. Il faut bien voir que la cible, c’est l’être humain. Peu importe son secteur d’activités. Mais il faut, bien sûr, être à son écoute afin de s’imprégner de son environnement professionnel et le comprendre.

Le terme de coaching est très souvent utilisé pour tout et n’importe quoi. Comment définissez-vous le coaching ?

«L’ICF définit le coaching professionnel comme un processus de réflexion et de créativité réalisé en partenariat avec un client pour l’inspirer à maximiser son potentiel personnel et professionnel. Pour ma part, plus simplement, je dirai que le coaching consiste en l’accompagnement d’une personne en vue de l’atteinte d’un objectif personnel ou professionnel.

On peut distinguer trois grandes catégories de coaching: celui lié à la personne en tant que telle; celui lié aux problèmes de relation d’une personne avec son entourage et celui lié à la fonction et à la responsabilité même d’une personne, généralement d’un dirigeant.

Dans tous les cas, le coaching passe par une relation très ouverte entre le coach et la personne qu’il coache. Nous ne sommes ni thérapeutes, ni consultants. Il y a parfois un mélange des genres qui est gênant.

Ce ‘mélange des genres’ est-il préjudiciable à la profession de coach ?

«D’une certaine manière, oui. Et cela fait partie des objectifs d’ICF Luxembourg de bien faire la distinction. Il existe évidemment d’autres professions de relation d’aide à la personne, qui sont aussi très pertinents et positif, et que nous ne dénigrons absolument pas. Mais n’est pas coach qui veut. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si de plus en plus de sociétés qui font appel aux services de coachs sont attentifs à leurs parcours et à leurs certifications.

Il y a trois niveaux de certification pour l’ICF. Nous avons, au Luxembourg, presque une trentaine de coachs qui sont certifiés Associate, c’est-à-dire ayant au moins 100 heures de pratique professionnelle, ou bien Professional (750 heures). Nous ambitionnons d’avoir très rapidement des coachs certifiés Master, avec au moins 2.500 heures de pratique.

Certains pensent que le coaching n’est qu’un effet de mode. Nous pensons que c’est, au contraire, une tendance qui va être de plus en plus ancrée dans la réalité. Et nous espérons bien que le marché fera lui-même le tri entre ceux qui sont sérieux et les autres.»