Mike Bourscheid joue de l'humour et de l'autodérision pour poser des questions sérieuses sur la société. (Photo: Mike Bourscheid)

Mike Bourscheid joue de l'humour et de l'autodérision pour poser des questions sérieuses sur la société. (Photo: Mike Bourscheid)

Pour la prochaine édition de la Biennale de Venise, le mode de sélection des artistes a quelque peu changé: après la remise d’un projet succinct, trois artistes avaient été présélectionnés et invités à développer plus avant leur projet. Claudine Hemmer (ministère de la Culture), Emma Lavigne (Centre Pompidou Metz), Kevin Muhlen (Casino Luxembourg), Franziska Nori (Frankfurter Kunstverein) et Su-Mei Tse (artiste), ont eu à départager Marco Godinho, le duo Bruno Baltzer et Leonora Bisagno et Mike Bourscheid. C’est ce dernier qui l’emporte, avec son projet «Thank you sooo much for the flowers».

Artiste performeur, sculpteur et photographe vivant entre Luxembourg et Vancouver, Mike Bourscheid développe une pratique hybride, inspirée par des éléments autobiographiques et par une analyse sociale. L’humour, l’ironie et l’autodérision sont des aspects fondamentaux de sa démarche, et pointent des enjeux sociaux et politiques.

Étranges costumes, objets que l'on dirait tirés d'un conte et poses bizarres (il est aussi danseur) sont les caractéristiques des travaux de Mike Bourscheid. À l’origine de ses productions multimédias sont des expériences personnelles et des réflexions sur des thèmes axés sur la critique de la société. En recourant à l'humour et à l'irritation, Bourscheid parvient à aborder des thèmes profonds et complexes, à les questionner.

Ainsi, depuis quelques années, il s'éloigne d’un travail purement photographique pour se tourner vers l'art de la performance et du travestissement. Il peut ainsi prendre des traits de personnages fictifs - masculins ou féminins – qui posent notamment des questions sur le genre, l'oppression des minorités, la famille ou la religion.

La Biennale de Venise, dont la 57e édition sera dirigée par la commissaire française Christine Macel, se tiendra du 13 mai au 26 novembre 2017. Le pavillon Luxembourg, installé à la Ca' del Duca sur le Grand Canal, sera produit et encadré par le Casino Luxembourg.

L’exposition va surtout comprendre des costumes et des sculptures, qui vont prendre vie dans des performances. Certaines performances sont exercées par l'artiste, d'autres par des personnes qu'il aura choisies.