Michel Wurth, président de la Chambre de commerce, s’exprime à titre personnel. (Photo: Luc Deflorenne / archives)

Michel Wurth, président de la Chambre de commerce, s’exprime à titre personnel. (Photo: Luc Deflorenne / archives)

Paperjam a sollicité des décideurs fin avril au sujet de la proposition d’élargissement du droit de vote des étrangers lors du référendum du 7 juin.

En prélude au numéro de juin de Paperjam1 qui est largement consacré au référendum, Paperjam avait sollicité responsables et décideurs du pays pour connaître leur opinion. Si le «oui» est souvent représenté, il s’exprime toutefois avec quelques nuances qu’il convient de saisir.

Paperjam.lu vous fait partager chaque jour leurs contributions in extenso. Tous s’expriment à titre personnel.

Michel Wurth, président de la Chambre de commerce:

«Parmi les trois questions posées à l’occasion du référendum, seule celle sur le droit de vote des étrangers est vraiment importante. Alors que la question du droit de vote à 16 ans devrait être liée à l’âge de la majorité, celle relative à la limitation à 10 ans des mandats de ministres me semble davantage avoir été posée dans un contexte politique spécifique tel qu’il existait en 2013.

Par contre, pour ce qui est de poser la question du droit de vote des étrangers au Luxembourg, le fait que près de la moitié des résidents et environ deux personnes actives sur trois sont des non-Luxembourgeois devrait naturellement conduire à y formuler une réponse positive.

S’il est vrai que l’énoncé de la question est critiquable et qu’il existe d’autres formes d’intégration, dont la double nationalité qu’il s’agit également de promouvoir, il n’empêche que la proposition d’associer plus directement les étrangers au processus démocratique est le reflet que la société luxembourgeoise fonctionne aujourd’hui grâce à l’apport des résidents et une marque de confiance en la capacité de ces derniers à s’intégrer dans et à contribuer à moderniser la société luxembourgeoise.

L’image d’un Luxembourg dynamique est d’être un des pays les plus ouverts au monde, dont le business model est d’importer l’essentiel de ce dont nous avons besoin pour vivre et d’exporter des biens ou des services qui constituent des niches sophistiquées demandées à l’étranger. Notre politique économique est de bien accueillir les investisseurs étrangers, et les inciter à se développer chez nous, ce qui est une des principales raisons de notre bien-être. Il est temps de dire à ces salariés et à ces investisseurs que nous leur faisons confiance et que nous souhaitons qu’ils participent au processus démocratique. Nous nous vantons d’être au cœur de l’Europe et le droit de vote des étrangers visera avant tout les ressortissants des pays de l’Union européenne qui représentent l’écrasante majorité de ceux qui en bénéficieront.

Le droit de vote des étrangers fait également partie de l’image positive que nous voulons donner de notre pays en Europe. Nous serons un des premiers pays sur notre continent à montrer la voie et à donner comme signal que non seulement un étranger peut acquérir du bien-être au Luxembourg, mais en plus peut influencer le destin du pays en participant activement à sa vie politique.»