Le site de Belval a reçu une nouvelle dresseuse à galets pour la fabrication des palplanches. (Photo: DR)

Le site de Belval a reçu une nouvelle dresseuse à galets pour la fabrication des palplanches. (Photo: DR)

Même si la conjoncture internationale n’est pas excellente pour les sidérurgistes, Alex Nick, head of country manager Luxembourg chez ArcelorMittal, se veut optimiste pour 2016 au niveau de la division luxembourgeoise. Les investissements consentis au cours des années précédentes pour mettre l’outil à niveau commencent à porter leurs fruits.

C’est notamment le cas au niveau de l’unité de Belval où ArcelorMittal a convié la presse ce mercredi matin pour faire un point général et présenter le résultat d’un investissement de 35 millions destiné à une nouvelle unité de palplanches, des plaques en acier moulé destinées à assurer la retenue de terres ou d’eau.

La volonté était de faire glisser le produit d’une largeur de 70 à 80 centimètres pour suivre l’évolution de la demande et réduire la consommation d’acier. La nouvelle ligne est désormais en place depuis le second semestre 2015.

«Nous pouvons être d’autant plus optimistes pour ce produit que notre principal concurrent (la société allemande Hoesch Spundwande du groupe Salzgitter, ndlr) a arrêté la production fin de l’année 2015 par manque de rentabilité», note le responsable luxembourgeois.

En 2015, l’unité de Differdange a atteint un record au niveau de l’expédition des poutrelles avec un total de 706.000 tonnes. «Cette année risque d’être plus compliquée», note toutefois le responsable des activités luxembourgeoises. En cause, une chute des prix sur certains marchés d’exportation qui les rendent moins compétitifs.

Pour le dernier exercice, les chiffres définitifs ne sont pas encore publiés, mais ils sont «conformes au budget» et feront donc de 2015 une année sous le signe de la stabilité.

L’influence de la Chine

L’an dernier, le marché mondial de l’acier a en effet vécu une situation difficile liée au marché chinois. La croissance est en train d’y stagner alors que de nouvelles unités de production doivent encore s’ajouter. «La Chine vit une situation similaire à celle qu’a connue le secteur de la sidérurgie en Europe dans les années 70-80», note Alex Nick. «Et pour s’en sortir, elle se lance dans l’exportation.» À des prix que les Européens ne peuvent pas toujours soutenir.

La Chine vit une période similaire à celle qu'a connue l'Europe dans les années 70-80.

Alex Nick, head of country manager Luxembourg

En 2016, la division grand-ducale investira à nouveau une quarantaine de millions d’euros. Cette année, le projet majeur visera la modernisation de l’aval du laminoir de l’unité de Differdange. L’objectif est triple: réduire les coûts, améliorer la qualité et augmenter la capacité.

Alex Nick a aussi profité de la réunion de ce début d’année pour lancer l’un ou l’autre message. Par rapport aux résultats de la COP21 qui s’est tenue en décembre à Paris, il craint que la sidérurgie européenne ne sorte perdante si les efforts exigés ne sont pas les mêmes pour tous. «Le scénario de l’Union européenne va coûter très cher aux sidérurgistes en les obligeant à acheter de nombreux quotas d’émission de CO2. Et si leur prix atteint 30 euros en 2030 comme c’est prévu, ce sera la fin pour le secteur en Europe.»

Enfin, après la cession de l’unité de Bettembourg, ArcelorMittal a tenu à rappeler que le secteur continue à embaucher. «Nous devrons recruter une centaine de personnes sur l’année, dont beaucoup d’apprentis pour contrer le problème de la pyramide des âges», explique-t-il. Et à l’entendre, recruter du personnel qualifié n’est pas toujours évident.