Cette ancienne école à la frontière de la Toscane et de l’Ombrie est en cours de transformation par le bureau Steinmetzdemeyer. (Photos: Steinmetzdemeyer)

Cette ancienne école à la frontière de la Toscane et de l’Ombrie est en cours de transformation par le bureau Steinmetzdemeyer. (Photos: Steinmetzdemeyer)

C’est à la frontière de la Toscane et de l’Ombrie qu’un particulier privé a racheté une école datant des années 1950. Nico Steinmetz: «Il s’agit d’une petite école de village, sans prétention aucune. Devant la façade principale, quatre pins procurent un peu d’ombre. La salle principale bénéficie d’une large entrée de lumière naturelle grâce à trois grandes fenêtres. Un confort d’utilisation est bien présent grâce à la hauteur sous plafond qui est généreuse. Après avoir visité la maison, nous avons choisi de retirer le plafond existant et ne pas conserver le grenier pour ouvrir entièrement le volume principal et mettre à nu la belle charpente en bois qui a été restaurée. C’est dans ce nouvel espace généreux que sera la pièce de vie.»

Dans la seconde partie de l’école, plus haute, on trouve sur deux étages quatre salles de classe qui seront transformées en chambres et salle de bain. À la place de l’ancien couloir, les architectes ont proposé d’installer l’espace cuisine-buanderie-chaufferie. Au-dessus de ce couloir, un espace mezzanine accueille une chambre et une salle de bain.

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Une grande attention portée au patrimoine

Bien que l’école ne date que des années 1950, l’ensemble de la rénovation a dû être supervisé par le service du patrimoine italien. C’est ainsi que ce service a imposé de conserver certains éléments comme les tommettes au sol, ce qui a engendré quelques défis pour faire passer la nouvelle technique.

Pour la toiture, il a été possible de récupérer des tuiles d’une ancienne église et ainsi de conserver un cachet historique et patiné à la toiture tout en ayant de nouvelles tuiles. Une vraie démarche de recyclage patrimonial.

Pour les fenêtres, plutôt que d’en mettre des nouvelles, c’est la solution d’un nouveau double vitrage dans les châssis d’origine qui a été privilégiée. La future habitation doit par ailleurs répondre aux normes antisismiques désormais obligatoires en Italie.

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Une aventure humaine

Mais ce que retient avant tout le bureau Steinmetzdemeyer de ce chantier (coordonné sur place par l’architecte italien Michael Mosconi), c’est une belle expérience humaine. «Le rapport avec les artisans n’est pas du tout le même en Italie», explique Nico Steinmetz.

«Ils sont très soucieux de préserver le patrimoine. On ressent un véritable amour de leur métier et une fierté du travail bien fait, dans le respect des traditions et des savoir-faire. C’est amusant aussi de découvrir d’autres habitudes de travail. Les ouvriers sur le chantier, par exemple, n’utilisent que très peu les plans fournis, mais écrivent au spray les indications sur les murs. Ils ont aussi beaucoup plus recours à l’utilisation du bois que du béton, par exemple. Il faut préciser que nous sommes dans une région reculée et que faire une chape en béton s’avère plus compliqué que d’utiliser les ressources en bois locales. Les procédures administratives sont également différentes et prennent beaucoup de temps. Même s’il s’agit d’une petite école des années 1950, le service du patrimoine vise tous les plans de rénovation et la commune vérifie que tout est conforme à ce que recommande le service du patrimoine. Ce que nous apprécions particulièrement dans ce projet, c’est l’échange que nous avons avec les artisans locaux. C’est une belle expérience humaine.» La livraison du chantier est prévue en juillet.

Article issu de archiduc.lu