Deminor a écrit au ministre des Finances, Luc Frieden. (Photo : David Laudent/Wide/archives)

Deminor a écrit au ministre des Finances, Luc Frieden. (Photo : David Laudent/Wide/archives)

Selon une information de l’AFP, Deminor a adressé, en début de semaine, une lettre ouverte au ministre luxembourgeois des Finances, Luc Frieden.
Le cabinet de conseil et services aux investisseurs dans des sociétés européennes estime que le gouvernement grand-ducal devrait « tenir un rôle actif dans l’affaire Madoff », en demandant aux banques du pays qui ont géré des fonds d’investissement promus par l’escroc américain d’indemniser les victimes de la fraude.

Pas une coquille vide

La lettre envoyée par Deminor est signée par plus de 700 investisseurs concernés. Ceux-ci, précise le courrier, « comptent plus que jamais sur les autorités luxembourgeoises, qui ont une grande responsabilité, mais également une opportunité de démontrer que la protection optimale des investisseurs qu’elles mettent en avant auprès de la communauté des investisseurs n’est pas une coquille vide ».

Le cabinet Deminor, qui s’est fait remarquer dans différents dossiers financiers, notamment à l’époque de la reprise de Fortis par BNP Paribas, déplore aussi que les procédures judiciaires entamées par des investisseurs au Luxembourg n’aient pas encore abouti.

Procès équitable

Trois ans après le scandale, « aucune action en justice efficace n’a pu être intentée jusqu’à présent » au Luxembourg, appuie Deminor. Qui en appelle donc le gouvernement et les autorités compétentes à considérer l’intérêt des investisseurs floués « comme une priorité absolue » et à veiller à ce que ces derniers bénéficient d’un « procès équitable ».

Deminor a entamé plusieurs actions judiciaires contre les banques UBS, HSBC et Citco, qui relayaient les fonds d’investissement promus par Madoff, le financier américain condamné en 2009 pour une escroquerie de 23 à 65 milliards de dollars.

Plusieurs fonds Madoff opéraient depuis le Luxembourg. Et certains tribunaux étrangers, notamment en France, refusent de trancher les litiges, tant que les juridictions luxembourgeoises ne l’ont pas fait.