Stéphane Haot est Head of Real Estate & Infrastructure, chez KPMG Luxembourg. (Photo : KPMG)

Stéphane Haot est Head of Real Estate & Infrastructure, chez KPMG Luxembourg. (Photo : KPMG)

Malgré une forte fragmentation et une dépendance aux dynamiques locales qui influencent leurs cycles d’investissement respectifs, les différents marchés européens ont des points communs significatifs.

Tous les investissements immobiliers sont effectivement liés aux marchés des capitaux. Ces marchés affectent non seulement les capacités de financement pour des investissements et développements immobiliers, mais ils ont également un impact majeur sur l’économie tout entière, qui régit la demande d’espaces immobiliers. Entre ces deux forces économiques on retrouve les activités de construction, qu,i d’une part, dépendent de paramètres de financement et, de l’autre, nécessitent de la demande pour lancer des projets de construction.

Aujourd’hui, la crise de la zone euro et les incertitudes relatives au développement économique mondial sont suspendues telle une épée de Damoclès au-dessus des segments économiques qui régentent l’investissement immobilier, ainsi que le marché de la location.

De plus, divers facteurs règlementaires provoquent des changements au niveau de la disponibilité des capitaux, mais, dans l’ensemble, il y a une augmentation des allocations d’actifs vers des investissements tangibles tels que l’immobilier ; les investisseurs privilégiant le faible risque, les emplacements centraux et les espaces « premium », dans tous les segments d’investissement. It’s prime time ! Et alors que certains pays finiront l’année sur une note positive, ou offriront de solides opportunités d’investissement dans le secteur, d’autres commencent à perdre de l’élan ou restent pleins d’incertitudes.

Qu’en est-il du Luxembourg ?

Dans le marché de l’immobilier de bureaux dits, de qualité, les rendements sont restés stables, autour de 6 %, au cours des trois dernières années. Les programmes d’incitation à la location se font plus rares dans les quartiers centraux, en raison de la baisse du vide locatif, et l’augmentation des transactions, observée en 2011, s’est poursuivie durant le premier semestre 2012, avec une concentration sur le Kirchberg et le secteur de la gare de Luxembourg.

Dans le marché du commerce de détail, la zone piétonne du centre-ville continue d’être l’objet d’une forte demande de la part des commerçants, et le développement du projet Royal Hamilius, au cœur de la ville de Luxembourg, permettra une expansion des surfaces commerciales. Le projet devrait être finalisé en 2017, et permettant ainsi de diminuer la pression sur des loyers, toujours à la hausse.

Enfin, dans le marché de l’immobilier résidentiel, la croissance des prix de location des appartements et maisons a connu une accélération considérable en 2011 (8-10 %), en raison de la baisse de l’offre disponible. Les prix de vente ont également connu un taux de croissance, mais néanmoins plus modéré, à l’exception de la ville de Luxembourg.

Le Luxembourg est un marché immobilier d’envergure mondiale, résilient et dynamique. Ceci, malgré un taux de chômage et un déficit public plus élevés que les années précédentes, et des prévisions de croissance revues à la baisse à cause des évolutions défavorables de l’environnement économique local et mondial.

À l’exception des services aux entreprises, les différents secteurs économiques ont ressenti cette tendance à la baisse, début 2012. Le marché continue néanmoins d’offrir d’une part des opportunités d’investissement, pour des investisseurs à la recherche de biens immobiliers de qualité dans un environnement qui reste à faible risque, et, de plus, offre de solides rendements, en comparaison à d’autres marchés immobiliers de qualité en Europe. Un rendement de 5 à 6 %, associé à une couverture contre l’inflation, peut être une proposition très attractive, en comparaison à des obligations d’État ou d’autres types d’actifs.

D’autre part, le Luxembourg a acquis au fil des années une renommée mondiale de centre d’excellence, dans la mise en place et la gestion d’investissements immobiliers transfrontaliers, au point de se hisser sur la première marche du podium en Europe, dans ce domaine. Ceci, tant pour des détentions immobilières directes que indirectes, au travers de structures d’investissement efficientes et diversifiées, qui reposent sur un robuste, et néanmoins flexible, système légal et fiscal.

Cet environnement offre aux investisseurs, institutionnels ou privés, une protection élevée, des règles claires et différentes possibilités de structuration, dans le cadre d’une optimisation fiscale éprouvée. En conséquence, le marché des fonds immobiliers à Luxembourg a connu une croissance soutenue au cours de ces dernières années, comme en témoignent les études annuelles de l’Alfi, la dernière devant paraître très prochainement.

Être un marché stable bénéficiant d’une longue expérience immobilière, d’une main-d'œuvre qualifiée et de produits d’investissement efficaces et innovants ne permet pas seulement au Luxembourg de se différencier en tant que marché des fonds immobiliers. En effet, il lui offre également la possibilité de soutenir la croissance de notre marché immobilier local, qui doit, en outre, reposer sur un environnement pragmatique, efficient et flexible, où l’innovation est un élément clé pour être attractif et rester sur le devant de la scène immobilière mondiale