Pierre Gramegna, représentant de la Place sous plusieurs latitudes. Ici au Brésil. (Photo: SIP)

Pierre Gramegna, représentant de la Place sous plusieurs latitudes. Ici au Brésil. (Photo: SIP)

Si les annonces ne sont pas aussi concrètes que celles émanant des dernières missions en Asie qui avait notamment permis de concrétiser la venue de banques chinoises, la mission financière qui s'est déroulée au Brésil la semaine dernière n'en serait pas moins enrichissante.

«Nous avons déroulé un programme chargé, déclare Nicolas Mackel, le CEO de Luxembourg for Finance. Le nombre de participants aux séminaires organisés à São Paulo et Rio de Janeiro ont traduit un certain intérêt pour la Place luxembourgeoise.»

Une Place qui était représentée par son ministre de tutelle, Pierre Gramegna, et un pays qui l'était par le Grand-Duc hériter et la Grande-Duchesse héritière. Les relations économiques entre le Luxembourg et le Brésil remontent d'ailleurs à 1920, lorsque ArcelorMittal puis, plus tard, SES y ont perçu un marché potentiel. Entretemps, les deux pays ont évolué, chacun en fonction de sa taille et de ses spécificités.

Pour les représentants luxembourgeois, en particulier le ministre Gramegna, cette mission était aussi l'occasion d'expliquer «ce qui se fait et ce qui ne se fait pas» au Luxembourg, en réponse à la problématique des rulings. C'est un travail de relations publiques que Pierre Gramegna a mené sous les latitudes brésiliennes pour aplanir cette polémique qui avait aussi eu des résonnances dans la presse locale.

Le lien entre deux grands marchés

Le Luxembourg s'est du reste positionné au Brésil par l'intermédiaire des 70 représentants et dirigeants d'entreprises grand-ducales comme une porte d'entrée du marché européen, pour les services financiers, l'ICT ou encore la logistique.

«Trois banques sont déjà implantées au Luxembourg, il s'agit des trois principales parmi celles qui sont actives à l'international, relève Nicolas Mackel. Elles utilisent aussi bien le Luxembourg pour les fonds que le private banking ou encore les opérations de corporate finance.»

Les entités étrangères établies au Luxembourg de longue date considèrent quant à eux le Brésil comme une opportunité de développement supplémentaire, facilitée par la présence d'acteurs brésiliens au Luxembourg et d'autres experts familiers avec la culture du pays, notamment grâce à la présence de la communauté lusophone.

«Cette mission était clairement une opportunité pour nous, afin d'approcher des acteurs brésiliens à un niveau très élevé, relève Yulia Gudkova, head of investment block au sein de la East West United Bank, qui était représentée durant le voyage. «Tout comme le Luxembourg l'est pour l'Europe, nous percevons le Brésil comme la porte d'entrée pour l'Amérique latine, ajoute Yulia Gudkova. Nous entendons nous positionner via notre présence au Luxembourg entre ce marché et la Communauté des États indépendants.» 

Si l'attrait du Grand-Duché pour les acteurs brésiliens s'est, par exemple, porté via l'Alfi pour des conférences en matière de fonds d'investissement pour régulateur local, il n'en reste pas moins que les sociétés brésiliennes ont besoin de fournisseurs de services en matière d'opérations «basiques» de paiements, de clearing et de transactions.

«À l'instar du positionnement du Luxembourg à l'égard du renminbi, nous pourrions envisager ce type de travail avec des devises sud-américaines, estime Ylia Gudkova. Toute l'infrastructure est en place pour le faire, avec l'apport de consultants et d'experts de ces marchés.»

Assurer le «follow-up»

La mission terminée, les cartes de visites échangées, place désormais à l'important travail de maintien du lien tissé, du «follow-up» du relationnel au sein de chaque entreprise représentée, ainsi que de l'agence de promotion de la Place.

«Nous pouvons compter sur une bonne perception du Luxembourg dans les milieux professionnels brésiliens, note Nicolas Mackel. Les contacts effectués depuis deux ans commencent à porter leurs fruits.»

La prochaine mission d'importance pour le marché phare qu'est celui de l'Asie se déroulera du 14 au 20 janvier prochain avec pour destination la Corée, le Japon et Hong Kong. D'ici là, Luxembourg for Finance prendra la direction de Milan pour la 4e édition d'un séminaire dédié au marché italien.