Quelque 4.590 panneaux photovoltaïques ont été installés sur le toit de l'Atert-Lycée de Redange en décembre 2013 et ont produit depuis 96% de l'énergie électrique consommée par le bâtiment. (Photo: DR)

Quelque 4.590 panneaux photovoltaïques ont été installés sur le toit de l'Atert-Lycée de Redange en décembre 2013 et ont produit depuis 96% de l'énergie électrique consommée par le bâtiment. (Photo: DR)

Plus de 96% de l’énergie électrique consommée par l’Atert-Lycée de Redange est produite par les 4.590 panneaux photovoltaïques qui couvrent son toit depuis décembre 2013. Pas besoin d’en rajouter pour dire que ce projet, qui fut le premier du genre mené par les autorités luxembourgeoises, est un franc succès.

Le gouvernement a donc décidé d’élargir ce modèle à 15 autres bâtiments publics, en construction ou existants, dans les deux prochaines années.

Nous avons cherché des synergies avec les travaux déjà en cours ou programmés.

François Bausch, ministre du développement Durable et des Infrastructures (MDDI)

Parmi ceux-là, le Lycée de Junglinster, les Ateliers centraux des ponts et chaussées de Bertrange, ou encore la Bibliothèque nationale à Kirchberg. «Il a fallu tenir compte de plusieurs aspects pour savoir si les bâtiments déjà construits pouvaient supporter de telles installations, a expliqué le ministre du Développement durable et des Infrastructures (MDDI), François Bausch. Le toit doit être suffisamment grand et en bon état, mais nous avons aussi cherché des synergies avec les travaux déjà en cours ou programmés.»

L’ensemble de ces projets correspondront à une capacité de production de 4 MW ou suffisante pour subvenir aux besoins de 860 ménages. Et cela représentera une augmentation de 3,3% de la production photovoltaïque nationale. Le tout pour un investissement de neuf millions d’euros.

Une politique qui porte ses fruits

Le développement de l’énergie solaire a connu une évolution importante ces dernières années au Luxembourg. «Entre 2013 et 2015, la puissance photovoltaïque installée a augmenté de 20%», confirme le secrétaire d’État au Développement durable et aux Infrastructures, Camille Gira. La priorité des autorités est de remplir tous les toits disponibles avant de développer des installations au sol, qui, du fait qu’elles seront obligatoirement clôturées, peuvent poser des problèmes aux animaux sauvages dans leurs déplacements.

Les éoliennes installées depuis 2013 développent 60 MW: le double de la puissance maximale produite par celles qui avaient été construites pendant les quinze années précédentes.

Camille Gira, secrétaire d’État au Développement durable et aux Infrastructures

Le développement du photovoltaïque ne se fait pas aux dépens des autres énergies renouvelables. L’éolien est, par exemple, une «énergie complémentaire au solaire», détaille M. Gira. D’ailleurs, la construction d’éoliennes a connu un fort développement ces dernières années. «Les rendements sont très performants, notamment du fait du développement de la technologie», précise Camille Gira. «Les éoliennes installées au Luxembourg depuis 2013 développent 60 MW, soit le double de la puissance maximale produite par celles qui avaient été construites pendant les quinze années précédentes sur le territoire du Grand-Duché.»

Ces objectifs s’inscrivent dans une politique de développement durable déjà bien en place au Luxembourg. Depuis 2001, 1% du coût de construction des nouveaux bâtiments publics et des grandes rénovations est investi pour l’utilisation d’énergies renouvelables. Chauffage à biomasse, géothermie, hydrothermie, panneaux solaires thermiques: toutes ces technologies sont déjà utilisées par des bâtiments publics.

Ces dernières années, la part des énergies renouvelables dans la production énergétique luxembourgeoise connaît par ailleurs une croissance constante. Durant la première moitié de 2016, plus de la moitié de l’électricité produite au Luxembourg était issue des énergies renouvelables. Rappelons tout de même que le Grand-Duché importe plus de 90% de son énergie à ses voisins français, allemands et belges. Mais les efforts du Luxembourg en la matière lui permettent toutefois d’avoir réduit ses émissions de gaz à effet de serre et d’être, depuis quatre ans, au-dessus des objectifs demandés par l’Union européenne.