Marc Hengen, le président du comité de direction de l'Aca, a plutôt mal avalé la pilule envoyée par les syndicats. (Photo: Charles Caratini / archives)

Marc Hengen, le président du comité de direction de l'Aca, a plutôt mal avalé la pilule envoyée par les syndicats. (Photo: Charles Caratini / archives)

Le communiqué de presse signé par trois syndicats (Aleba, OGBL-SBA et LCGB-Sesf) a visiblement produit son effet de surprise auprès de ses destinataires: l’Association des compagnies d’assurance (Aca).

Le document envoyé lundi à ses responsables, alors que dirigeants des syndicats et de l’Aca étaient réunis avec le gouvernement au Conseil économique et social, laisse transparaître un dialogue difficile sur fond de refonte du système de rémunération des employés du secteur dans le cadre des négociations collectives en cours suite à une dénonciation d'un commun accord en novembre dernier. 

«La proposition de l’Aca ne garantit plus aucune visibilité d’évolution de carrière et laisse encore plus de place à l’aspect subjectif de classification dans les groupes de fonctions», peut-on lire dans le document qui s’inquiète aussi d’une «non-reconduction tacite des automatismes (échelons d’ancienneté, de formation, de performance), bref de toute augmentation financière quelconque».

L’Aca se déclare donc «étonnée du contenu du communiqué» et précise dans son document envoyé hier qu’elle a «émis une proposition de moderniser le système des groupes de la convention dénoncée afin de tenir compte des fonctions existant actuellement dans les entreprises d’assurance. Cette modernisation devrait se faire en fusionnant plusieurs groupes et en fixant quatre critères objectifs de classification des fonctions».

Une nouvelle nomenclature des fonctions qui s’inspire du secteur bancaire et qui «s’inscrit dans un contexte de maintien de l’emploi et d’accès au secteur d’assurances pour les jeunes», indique l’Aca qui entend faire correspondre la nomenclature des fonctions du secteur au marché tel qu'il est actuellement.

Dans les communications interposées, l’Aca se veut «confiante pour la poursuite et le résultat des négociations en cours» alors qu’un groupe de travail commun qui «analyse des fonctions et classifications dans les barèmes» vient d’être mis en place. 

De leur côté, les syndicats soupçonnent l’organisation de «vouloir les amener à signer une convention collective de travail au rabais, liée à l’échéancier proche du paiement de la prime de juin».

Si, de part et d’autre, on veut respectivement maintenir l’emploi et discuter dans les intérêts des salariés, une solution devrait être trouvée. Avec ou sans «communiqué surprise». Les deux parties doivent se revoir cette semaine lors d'une réunion du groupe de travail dédié.