Pour sa deuxième participation aux élections nationales, le parti Pirate (fondé en 2009) veut s’ouvrir les portes de la Chambre avec – au moins – un député. Ses axes de campagne sont retranscrits dans des messages simples et concrets sur les affiches et panneaux électoraux, l’un d’entre eux attirant le passant: un prix du logement de 10 euros au mètre carré. «Nous préconisons la création d’un troisième promoteur public pour proposer des unités d’habitation à la location, à ce prix, déclare Sven Clement, président du parti. Un quart du loyer serait comptabilisé comme apport en capital pour acheter son unité d’habitation le cas échéant.» Les communes et les propriétaires seraient mis à contribution pour viabiliser massivement du foncier.
En matière de fiscalité, les Pirates demandent une simplification et une prévisibilité de la feuille d’impôt, tant pour les ménages que les entreprises. «Nous appelons à une classe unique pour tous. Nous vivons avec un système bâti sur d’anciennes règles qui le rendent peu lisible et favorisent un certain mode de vie.» Plutôt que d’être pensée autour du mariage ou d’un contrat unissant deux personnes, la loi devrait épouser les contours de la société actuelle, avec un soutien aux plus bas revenus. «Nous devrions aussi utiliser les outils modernes pour faciliter la gestion de trésorerie pour les sociétés. Pourquoi ne pas leur donner une vue en direct de leurs dettes fiscales, ce qui leur permettrait de déclarer plus rapidement et de mieux gérer leur trésorerie.»
Les Pirates plaident en outre pour une uniformisation de l’impôt communal et une plus juste participation des entreprises au budget de l’État. «Il faudra rééquilibrer cette équation, sans pénaliser les petites entreprises pour lesquelles nous préconisons des exemptions d’impôt par exemple pour les start-up, surtout sur les impôts des salaires.»
Nous voulons permettre à chacun de vivre dignement et de façon autonome jusqu’à la fin de ses jours.
Sven Clement, président du parti
Les membres du parti Pirate, fondé pour défendre les libertés individuelles, n’en oublient pas ce chapitre en demandant notamment que la question de l’utilisation des caméras de surveillance en ville soit posée, avec comme alternative le retour des commissariats de proximité. En préparation de sa campagne, le parti, qui a décroché 2,94% des votes en 2013 et s’est allié au PID (1,5% des votes en 2013) pour le scrutin 2018, a rencontré de nombreuses personnes âgées pour connaître leurs doléances. «Nous voulons permettre à chacun de vivre dignement et de façon autonome jusqu’à la fin de ses jours. Il ressort de nos rencontres qu’il manque des logements adéquats pour les personnes âgées.»
Les Pirates appellent par ailleurs au pragmatisme concernant la croissance économique (nécessaire), la croissance de l’emploi (qui doit correspondre à l’offre de main-d’œuvre) et la croissance du logement (qui peut combiner qualité de vie et augmentation des surfaces). «Nous devons démontrer qu’en mettant en place une planification responsable, nous pouvons gagner sur les trois critères.» L’approche est la même autour de l’identité luxembourgeoise qui serait menacée: «J’espère que les partis établis ont assez de courage pour dire que ce n’est pas un thème pour la campagne», insiste Sven Clement. Et de rappeler que cette identité a toujours été synonyme d’ouverture comme condition sine qua non de la réussite du pays.