Le Groupement pétrolier luxembourgeois a indiqué ce mercredi que pour la quatrième année consécutive les ventes de carburants avaient à nouveau reculé l’an dernier au Luxembourg, de 2,5% par rapport à 2015 et de 15,25% par rapport à 2005, qualifiée d’année record.

Selon le GPL, cette nouvelle baisse s’expliquerait par l’amélioration de la technologie des moteurs – toujours moins gourmands en carburant –, de même que par une perte de la compétitivité du diesel luxembourgeois par rapport à celui vendu en Belgique, pour les chauffeurs professionnels.

«L’introduction d’une taxe kilométrique pour les poids lourds l’an dernier en Belgique et le maintien au Luxembourg de l’Eurovignette peuvent inciter ces chauffeurs à faire le plein ailleurs», a notamment souligné Romain Hoffmann, le président du GPL, selon lequel il existe également un lien direct entre la vente de produits pétroliers et celle de produits tels que le tabac, les alcools ou le café dans les stations-service.

«Chaque augmentation des accises sur ces différents produits entraîne une baisse des ventes de carburants et vice versa», a-t-il encore souligné, en précisant que cette observation valait surtout pour les stations luxembourgeoises proches des frontières belge et allemande.

Contre une hausse de la taxation du diesel

Le GPL, revenant ensuite sur l’étude d’impact des ventes de carburants au Luxembourg présentée par le gouvernement à l’automne dernier, s’est également prononcé en faveur d’une réduction des émissions des moteurs diesel «via des mesures se focalisant sur les véhicules immatriculés au Luxembourg, par exemple par une taxe d’immatriculation réformée».

Mais pas question d’accepter une éventuelle hausse des accises sur le diesel qui serait, selon le GPL, «contre-productive pour les ventes de carburants au Luxembourg et sans garantie d’un effet positif escompté ni sur l’environnement, ni sur le parc automobile national».

Enfin, en matière de mobilité durable, le Groupement pétrolier luxembourgeois estime que les carburants fossiles font partie de la solution vers une réduction des émissions de CO2 dans les transports, grâce à des moteurs plus propres et moins énergivores.

Il considère dès lors que ces carburants ont encore un rôle à jouer «au-delà de la prochaine décennie» et prévient contre une focalisation «exclusive et précoce» sur l’électromobilité «qui a encore «certains obstacles évidents» à surmonter avant de pouvoir remplacer les carburants classiques.

Le Groupement pétrolier luxembourgeois, qui fédère une quinzaine d'enseignes, représente aujourd'hui quelque 2.600 emplois, dont 2.200 dans les stations-services. Il a généré l'an dernier près de 1 milliard d'euros de recettes de taxes sur les carburants.