Sur les 60 députés, seuls Léon Gloden (CSV), Roy Reding (ADR), Gilles Roth (CSV) et Michel Wolter (CSV) déclarent gagner plus de 100.000 euros pour leurs activités en dehors de la Chambre. (Photo: Maison moderne / archives)

Sur les 60 députés, seuls Léon Gloden (CSV), Roy Reding (ADR), Gilles Roth (CSV) et Michel Wolter (CSV) déclarent gagner plus de 100.000 euros pour leurs activités en dehors de la Chambre. (Photo: Maison moderne / archives)

Le mandat de député n’étant pas, au Luxembourg, une tâche à plein temps, la plupart des élus pratiquent le cumul. Que ce soit avec d’autres fonctions électives ou dans le secteur privé. Et bénéficient donc de revenus complémentaires à ceux perçus pour représenter les électeurs à la Chambre, soit quelque 7.200 euros mensuels, plus l’indemnité journalière de 120 euros par session, que ce soit en plénière ou en commission.

Selon nos confrères de Reporter, quatre d’entre eux tirent particulièrement leur épingle du jeu en parvenant à ajouter plus de 100.000 euros annuels. À savoir Léon Gloden (CSV), Roy Reding (ADR), Gilles Roth (CSV) et Michel Wolter (CSV). Présentes dans les déclarations sur les intérêts financiers des députés, introduites en 2014 via la création d’un code de bonne conduite de la Chambre, ces informations trouvent toutefois leur origine dans des situations diverses.

Mandats au sein de syndicats intercommunaux

Roy Reding déclare ainsi gagner plus de 100.000 euros pour les activités liées à son étude et répertorie pas moins de 15 sociétés pour lesquelles il touche des revenus. Que ce soit en tant qu’actionnaire ou gestionnaire. Et nos confrères d’indiquer que «les inscriptions au registre de commerce de ces sociétés contiennent des sociétés offshore du monde entier» et que ces dernières réalisent «des transactions immobilières avec son épouse, la notaire Karine Reuter». Des activités «via un réseau de sociétés très ramifié» qui rapporteraient «au moins 200.000 euros par an» au député ADR via ses fonctions d’avocat, mais qui constitueraient «une exception».

Ayant également déclaré plus de 100.000 euros annuels pour ses activités d’avocat, Léon Gloden (CSV), partner chez Elvinger Hoss Prussen, gagne également quelque 16.000 euros pour ses activités de bourgmestre de Grevenmacher, ainsi que des revenus pour siéger au sein des conseils d’administration des trois syndicats intercommunaux et de celui du port de Mertert. Quatre mandats rémunérés «entre 5.000 et 10.000 euros» annuels. Ce qui permettrait à l’élu chrétien-social de gagner «au moins 136.000 euros par an, en plus de son mandat de député», selon les calculs de nos confrères.

Mandats d’administrateur pour Michel Wolter

Même ordre de grandeur pour Gilles Roth (CSV). Avocat également, ce dernier déclare gagner «entre 50.000 et 100.000 euros par an» pour cette activité. Ce à quoi viennent s’ajouter ses fonctions de bourgmestre de Mamer, «environ 20.000 euros» annuels, et celles d’administrateur de syndicats, évaluées à «au moins 10.000 euros». Mais ce dernier possède également la particularité de percevoir «une pension spéciale» en tant qu’ancien premier conseiller de gouvernement au ministère des Finances, comprise «entre 50.000 et 100.000 euros par an». Soit un total d’«au moins 130.000 euros par an, en plus de son revenu de député».

Enfin, Michel Wolter (CSV) constitue également un cas à part. Car si le bourgmestre de Käerjeng perçoit un salaire annuel de quelque «25.000 euros» pour ses fonctions communales, «il détient au total cinq mandats d’administrateur dans des sociétés», détaillent nos confrères. À savoir «de deux compagnies de l’assureur-vie OneLife, de la compagnie d’aviation privée Global Jet, de la compagnie ferroviaire CBRail et du réassureur Compass Re». Autant de mandats pour lesquels l’ancien ministre déclare gagner «une fourchette de 10.000 à 50.000 euros pour chacun d’entre eux».

Actualisation imparfaite des données

Au total, Reporter estime à «près de 150.000 euros, en plus de ses revenus en tant que député», les revenus annuels de Michel Wolter. Ce à quoi viendraient s’ajouter 20.000 euros perçus pour sa présence au conseil d’administration de GPB Asset Management, «une filiale de Gazprombank (…) officiellement dissoute le 7 juin 2017».

Si le bourgmestre de Käerjeng a fait une nouvelle déclaration de ses intérêts financiers au président de la Chambre, Mars Di Bartolomeo, quelques jours après la dissolution de la société russe, tous ne semblent pas aussi prompts à actualiser leur situation. C’est notamment le cas de Laurent Mosar (CSV) et Serge Wilmes (CSV), qui n’ont, à ce jour, pas indiqué leur rôle au sein du conseil communal de Luxembourg-ville, ou de Roberto Traversini (Déi Gréng), nouveau président du syndicat Pro-Sud.