Il ne serait pas si intéressant qu’on le pense de racheter sa voiture de fonction à la fin du contrat de leasing. (Illustration: Maison Moderne)

Il ne serait pas si intéressant qu’on le pense de racheter sa voiture de fonction à la fin du contrat de leasing. (Illustration: Maison Moderne)

Quand on pense au marché automobile des frontaliers, c’est l’image du véhicule de société qui vient le plus souvent à l’esprit, tant ce marché est phagocyté par les véhicules mis à disposition des employés par leur société. «Nombreux sont les Belges ou les Français qui reçoivent un véhicule dans le cadre de leur contrat de travail, indique Philippe Emond, administrateur exécutif du groupe Bilia-Emond. Nos ventes pour les frontaliers sont donc principalement des ventes fleet. Acheter une voiture au Luxembourg en tant que privé, quand on est Belge par exemple, n’a pas beaucoup de sens: les prix sont les mêmes et l’on se complique la vie puisqu’on devra aller payer sa TVA dans un bureau de l’administration belge…»

Séduire les acheteurs fleet

Si le volume du marché frontalier en tant que tel est difficile à évaluer pour Philippe Emond, les ventes fleet, elles, représentent une part très importante des ventes totales du groupe. «On se situe au-delà des 50%, précise l’administrateur exécutif du groupe Bilia-Emond. Notre stratégie vis-à-vis des frontaliers consiste donc surtout à séduire ceux qui effectuent les achats de véhicules pour leur société, c’est-à-dire les gestionnaires de flotte. Pour plus d’efficacité, nous avons spécialisé nos équipes: certains de nos employés s’occupent de prospecter dans les différents services de l’État, d’autres s’occupent des ‘grands comptes’ – Deloitte, PwC, etc. –, d’autres encore sont en charge des plus petites sociétés. Nous organisons aussi des événements, pour la sortie d’un véhicule ou pour un salon, afin de réunir toutes ces personnes au même endroit et au même moment. Il faut une présence quotidienne pour obtenir des résultats dans ce secteur.»

Rachat en fin de leasing

Si les frontaliers achètent donc rarement en propre un véhicule neuf au Luxembourg, ils peuvent toutefois être tentés de racheter leur voiture de société une fois que la période de leasing est terminée. «Cette formule n’est pas évidente à mettre en œuvre, avertit Philippe Emond. Déjà, il faut savoir de quoi on parle. S’il s’agit d’un leasing opérationnel, il n’y a généralement pas de possibilité de racheter le véhicule au terme du leasing. C’est par contre une possibilité dans le cadre d’un leasing financier. Dans ce cas, l’acheteur devra s’acquitter d’au moins 10% du montant de l’investissement de départ pour en devenir propriétaire.»

Attention toutefois: si vous rachetez votre véhicule à un prix inférieur à celui du marché, cette opération sera considérée comme un avantage en nature imposable et soumis aux cotisations de sécurité sociale. Vous serez donc imposé sur base de la différence entre le prix du marché au moment du rachat et le prix effectivement payé par le salarié lors du rachat. Notez que, pour évaluer le prix du marché pour votre véhicule, l’Administration luxembourgeoise des contributions directes (ACD) propose une méthode simplifiée (circulaire LIR n°104/1 du 1er septembre 2015). Mieux vaut le savoir avant de penser à racheter son véhicule en leasing!