Le budget 2017 qu’a déposé la semaine dernière le ministre des Finances, Pierre Gramegna, devant le Parlement était l’occasion, ce week-end sur 100,7, d’évoquer la situation des caisses de l’État.
Est-ce le bon moment pour le gouvernement d’investir ou faudrait-il réduire les dépenses en prévision de temps plus difficiles? Est-ce que les nouveaux critères européens en matière de finances publiques sont une complexité supplémentaire ou au contraire une chance pour le Luxembourg d’améliorer sa politique budgétaire? Et comment rendre la politique financière plus prévisible et durable?
C’est à ces questions, entre autres, qu’ont répondu Serge Allegrezza, directeur du Statec; Romain Bausch, président du Conseil national des finances publiques (CNFP); et Georges Heinrich, ex-directeur du Trésor, au ministère des Finances.
L’émission a permis de confronter les points de vue de ces trois économistes, indiquant tour à tour que le pays disposait de finances publiques solides, qu’il ne pouvait pas être comparé avec d’autres en Europe étant donné les caractéristiques qui lui sont propres, mais qu’il devait aussi faire face à des défis. La question de la soutenabilité du système des pensions est inévitablement revenue sur la table. De même que la notion de croissance sur le long terme qui est thématisée actuellement par le gouvernement dans l’optique de la présentation du rapport Rifkin.
Les trois experts se sont accordés sur le besoin d’un meilleur contrôle budgétaire dans le chef de la Chambre qui, hormis les députés membres de la Commission parlementaire ad hoc, n’effectue pas un travail de revue en profondeur de la conduite du budget de l’État.
Le besoin d’une uniformisation des données de la comptabilité de l’État ainsi que des statistiques a aussi été exprimé durant l’émission.