Christianne Wickler, responsable du Paul Center, se défend de toute volonté de flouer la clientèle via un label commun avec Alima, Food2Go et Massen. (Photo: Patricia Pitsch / Maison Moderne)

Christianne Wickler, responsable du Paul Center, se défend de toute volonté de flouer la clientèle via un label commun avec Alima, Food2Go et Massen. (Photo: Patricia Pitsch / Maison Moderne)

Précision à nos lecteurs: une erreur s'est glissée dans l'objet de la Newsletter de Paperjam. Il fallait bien lire «Les Épiceries du Luxembourg» ne brident pas la concurrence.

Le label Les Épiceries du Luxembourg (EDL) a fait l’objet d’une enquête de la part du Conseil de la concurrence du Grand-Duché pour entente éventuelle sur les prix. Quatre sociétés étaient concernées: Pall Center, Alima, Food2Go et Massen, qui se partagent ce label pour organiser des promotions en commun.

La décision finale du gendarme de la concurrence – datée du 13 juin et rendue publique le 20 juin –, si elle conclut bien à un accord de fixation horizontale des prix, n’a finalement retenu aucune sanction. Au contraire, elle conclut à une opération qui favorise la concurrence.

C’est en mars 2015 que les quatre acteurs de la distribution mentionnés plus haut s’associent pour mener des opérations communes sous le label Les Épiceries du Luxembourg. Dans son document, le Conseil note que l’objectif est de «renforcer leur image et leur visibilité dans le commerce de détail à travers des actions publicitaires communes».

Réduction de concurrence

Mais le conseiller en charge du dossier s’est interrogé sur l’édition en commun de dépliants promotionnels dans lesquels ils faisaient la promotion d’une cinquantaine de produits disponibles dans chacun des magasins. Une pratique qui pourrait avoir pour conséquence de réduire la concurrence sur le marché national.

Pour lui, il convenait de «s’interroger si les dépliants promotionnels EDL constituent un accord entre entreprises concurrentes prenant la forme d’une fixation des prix de vente des produits reproduits dans les dépliants EDL».

Dans leurs observations, les enseignes Alima et Pall Center – les deux autres n’ont pas réagi – ont insisté sur la notion de «zone de chalandise» qui limite la concurrence à un périmètre finalement assez restreint. Or, si on en tient compte, les enseignes concernées ne rentrent pas en concurrence directe. À l’exception du Pall Center de Pommerloch et du centre commercial Massen à Wemperhardt, a estimé le Conseil.

Nous n’avons pas compris ce qu’on nous reprochait.

Christianne Wickler, Pall Center

Il en a donc conclu que Pall Center et Massen ont violé l’article 3 de la loi du 23 octobre 2011 concernant la fixation horizontale des prix. Mais il a aussi estimé que la restriction de concurrence était «peu sensible et marginale», voire qu’elle produisait des effets proconcurrentiels en proposant des promotions «susceptibles de raviver la concurrence dans le secteur de la distribution».

Christianne Wickler, administratrice déléguée de Pall Center, prend cet épisode «comme une leçon». «Nous n’avons pas compris ce qu’on nous reprochait. Pour nous, il était évident que notre intention n’était pas de faire du tort à qui que ce soit, et certainement pas à nos clients».