Steven Maijoor (Esma) s’est adressé aux asset managers avec des mots forts. (Photo: Alfi)

Steven Maijoor (Esma) s’est adressé aux asset managers avec des mots forts. (Photo: Alfi)

Transformée en European Asset Management Conference, la traditionnelle conférence de printemps de l’Alfi s’est ouverte ce matin et se poursuivra encore mercredi toute la journée. Cette année, la volonté des organisateurs est de centrer le débat sur les défis pour les gestionnaires d’actifs dans leur travail quotidien.

Des asset managers venus nombreux à l’European Convention Center de Luxembourg et auxquels s’est adressé, avec des mots forts, le président de l’Esma (European Securities and Market Authority), Steven Maijoor.

Sur le Brexit d’abord, sujet incontournable pour le secteur alors que Londres se prépare à activer l’article 50 du Traité de Lisbonne, le président insiste pour que les 27 États membres restent solidaires des réglementations en place ou qui se préparent pour le secteur des fonds.

«Il est important que les 27 ne se fassent pas concurrence sur la réglementation et la supervision au moment où des compagnies basées à Londres cherchent des localisations sur le continent», a martelé le président des autorités de régulation européenne, précisant bien s’adresser à tout le secteur, «pas seulement aux gestionnaires d’actifs».

Il existe une responsabilité de tous les acteurs du secteur en Europe par rapport aux coûts.

Steven Maijoor, président de l'Autorité européenne des marchés financiers

Balayant les grandes questions qui touchent la profession, il a aussi insisté sur la réelle nécessité de diminuer les coûts dans un contexte de taux bas pour garantir un retour aux investisseurs. «Il existe une responsabilité de tous les acteurs du secteur en Europe par rapport aux coûts», pointe Steven Maijoor.

Risquant la comparaison avec le marché américain, il note que les coûts sont plus importants en Europe. «Les compagnies européennes doivent vraiment faire un effort», pointe-t-il, même s’il admet qu’il est toujours plus simple de distribuer des produits sur un marché unifié comme les États-Unis que dans l’Union européenne.

Mais parmi les asset managers présents, l’heure semble plutôt à l’optimisme après une quasi-décennie centrée sur le resserrage de boulons pour plus de sécurité et de transparence pour l’investisseur. À la question posée à la salle via une «app», 80% des personnes présentes se sont déclarées optimistes pour l’avenir du secteur. Et cela malgré les défis de la digitalisation ou la montée en puissance des robo-advisers, des sujets sur lesquels les opinions restent fortement divergentes.