«Depuis deux, trois ans, nous sommes plus discrets au Luxembourg, car c’est désormais à la Lhoft de fédérer l’écosystème local», explique Nicolas Mackel, le CEO de Luxembourg for Finance (LFF). (Photo: Mike Zenari / archives)

«Depuis deux, trois ans, nous sommes plus discrets au Luxembourg, car c’est désormais à la Lhoft de fédérer l’écosystème local», explique Nicolas Mackel, le CEO de Luxembourg for Finance (LFF). (Photo: Mike Zenari / archives)

Monsieur Mackel, LFF a été plus discrète ces dernières années au Luxembourg sur le thème des fintech. Pourquoi avez-vous choisi de continuer à co-organiser la conférence de Fintechstage?

Certes, nous sommes plus discrets qu’il y a deux ou trois ans, quand il s’agissait de battre le tambour pour rassembler les acteurs de la finance et créer une dynamique autour de la fintech au Luxembourg. À cette époque, nous étions beaucoup plus visibles. Mais depuis, nous avons créé la Luxembourg House of Financial Technology (Lhoft) et c’est à elle que revient désormais le rôle de fédérer l’ensemble de l’écosystème. De notre côté, nous avons repris nos missions de base, à savoir la promotion de la Place à l’étranger.

Il faut quand même rappeler que la conférence Fintechstage au Luxembourg a été organisée pour la première fois il y a trois ans, à l’initiative de la LFF. Si nous continuons à la co-organiser aujourd’hui, c’est que nous voulons finir ce que nous avons commencé. Il s’agit d’une formule différente par rapport aux conférences traditionnelles, notamment parce qu’elle fait venir des experts de l’étranger.

Comment qualifieriez-vous aujourd’hui l’écosystème fintech du Luxembourg, déjà bien en place ou encore en développement?

Le phénomène de la digitalisation des entreprises a pris beaucoup d’ampleur ces dernières années et nous n’en sommes qu’au début. Nous ne pouvons donc pas dire que notre écosystème est mature. Mais nous commençons à mettre en place un environnement qui nous permet d’accompagner le processus de digitalisation du système financier. Nous voyons les acteurs luxembourgeois, à commencer par le gouvernement et les associations professionnelles, se doter d’un cadre et de moyens pour accompagner ce phénomène, et les entreprises prennent désormais les choses très au sérieux. Cela montre que notre écosystème évolue dans la bonne direction.

Qu’est-ce qui est le plus important aujourd’hui pour la Place luxembourgeoise, avoir accès aux solutions des fintech du monde entier ou attirer et créer au Luxembourg des fintech développant des services spécifiques et exclusifs pour l’industrie financière du Grand-Duché?

La réponse facile serait de dire les deux. Mais il est clair que notre objectif stratégique est de permettre à l’industrie financière traditionnelle d’avoir accès aux instruments et aux solutions nécessaires pour gérer la transition vers l’ère numérique. Faire venir au Luxembourg les start-up qui proposent ces solutions est un plus, évidemment. Mais ce n’est pas une nécessité.

Il ne faut pas oublier que les acteurs de la Place sont très spécialisés et que leurs maisons mères n’ont pas forcément comme priorité de créer des solutions spécifiques pour ces activités très luxembourgeoises. Nous devons donc être proactifs pour trouver nous-mêmes les solutions et permettre aux acteurs locaux de rester compétitifs dans leur domaine. Notre mission est, en fait, de permettre aux acteurs de la Place de rester leaders dans le monde digital de demain.