Pour Christoph Bumb, il est difficile de dire quelles réformes vont porter l’empreinte de Xavier Bettel. (Photo: D.R.)

Pour Christoph Bumb, il est difficile de dire quelles réformes vont porter l’empreinte de Xavier Bettel. (Photo: D.R.)

Monsieur Bumb, comment décrieriez-vous la personnalité de Xavier Bettel?

«Xavier Bettel est un homme ouvert, sympathique et sensible, et il a beaucoup de compassion. Cela n’a pas changé depuis qu’il est devenu Premier ministre. En revanche, beaucoup de monde ne connaît pas un côté de sa personnalité politique: Xavier Bettel sait ce qu’il veut et comment l’obtenir. Dans cette optique, il peut aussi être très ambitieux et fonceur, voire implacable.

Comment décrieriez-vous sa manière de diriger le gouvernement/son style politique?

«Son style est tout à fait rafraîchissant, si on le compare à celui de la fin de l’ère Juncker. Objectivement, le style de Xavier Bettel est par contre plutôt léger, et se caractérise par un manque de substance et de persévérance politique. Sa devise d’un gouvernement entre pairs (‘auf Augenhöhe’ en allemand) a des limites, puisque le rôle du Premier ministre est entre-temps presque réduit à la position d’un modérateur et représentant politique. Ce vide de pouvoir et de leadership est assez ouvertement exploité par le vice-Premier ministre, Étienne Schneider (LSAP), et d’autres poids lourds de la coalition. Malgré près de quatre ans d’expérience, Xavier Bettel a du mal à assumer la tâche d’un chef de gouvernement, si on définit cette tâche en tant que telle.

Quelle note donnez-vous à son travail gouvernemental?

«Une bonne note pour le gouvernement en général. Mais il est certainement toujours plus facile de gouverner avec le vent économique en poupe.

Pouvez-vous citer une mesure que vous appréciez et une mesure avec laquelle vous n’êtes pas du tout d’accord, qui caractérisent sa vision politique?

«Tout l’agenda sociétal de cette coalition, qui elle n’était pas possible avec une autre majorité politique, va certainement être apprécié par les prochaines générations. En revanche, il est difficile de dire quelles réformes vont porter l’empreinte de Xavier Bettel. Comme Premier ministre, il est aussi responsable des nombreuses pannes de communication et notamment l’opportunité ratée du referendum en 2015. Même si les torts sont partagés entre les trois parties de la majorité, la façon irréfléchie et mal préparée, justement «à la légère», de la campagne pourrait être interprétée comme l’expression symbolique du style politique du Premier ministre.»