Nicolas Mackel: «La Chine est en train de prendre une place centrale dans l’économie mondiale, et il temps qu’elle la prenne.» (Photo: LaLa La Photo / archives)

Nicolas Mackel: «La Chine est en train de prendre une place centrale dans l’économie mondiale, et il temps qu’elle la prenne.» (Photo: LaLa La Photo / archives)

Impliqué sur le vaste marché chinois grâce à un bureau basé à Hong Kong, le cabinet d’avocats Arendt&Medernach a fait part de son intérêt croissant pour le marché chinois en organisant, ce lundi, dans ses bureaux, son premier «China Forum».

Le sujet reste important pour le Luxembourg, qui a misé sur les relations avec la Chine pour son développement et entend conforter son rôle de passerelle entre l’Europe et l’Extrême-Orient.

Un choix logique pour Nicolas Mackel, CEO de Luxembourg for Finance, l’organe de représentation de la Place à l’étranger. «La Chine est en train de prendre une place centrale dans l’économie mondiale, et il temps qu’elle la prenne. Selon le FMI, en 2030, elle sera la première économie mondiale et représentera 20% du PIB mondial.»

400 millions de millennials

S’il estime la Chine intéressante, lui qui y a vécu en tant qu’ambassadeur pour le Luxembourg, c’est aussi par rapport au poids de sa jeunesse. «Le pays comprend 400 millions de millennials. C’est énorme. Lorsque cette génération fera des choix, par exemple vers la finance verte, ils auront un poids considérable.»

Grand thème de ce premier forum, la «Belt & Road Initiative», cette vaste entreprise lancée en 2013 par le président Xi Jinping pour mieux relier la Chine à l’Asie, à l’Europe et au continent africain et assurer les voies d’approvisionnement.

«Il faut arrêter de voir cela comme une volonté de conquête de la part des Chinois», insiste encore le CEO de LFF. «La conquête ne reflète pas l’état d’esprit chinois. Par contre, le Luxembourg peut certainement contribuer à la réussite de ce vaste projet grâce à son expertise financière.»

Une opinion partagée par le Chinois Bing Li, managing director de la banque chinoise ICBC Asset Management. «La Belt & Road Initiative vise la globalisation, c’est une réponse aux mesures protectionnistes qui gagnent de plus en plus de terrain un peu partout dans le monde. L’objectif pour nous est, au contraire, de développer les échanges.»

Les marchés de capitaux seront aussi à l’avenir dominés par les Chinois.

Robert Scharfe, CEO Bourse de Luxembourg

À la tête de la Bourse de Luxembourg, Robert Scharfe connaît particulièrement bien le marché chinois, avec lequel l’institution financière est en relations étroites depuis plusieurs années. Il revient d’un voyage de deux semaines et veut insister sur la vision à très long terme de la Chine en termes de développement économique.

«Les marchés des capitaux seront aussi de plus en plus dominés, à l’avenir, par les Chinois», observe-t-il. «Nous investissons donc pour rester dans le bon train, même dans un avenir assez lointain.»

Revenant sur cette fameuse Belt & Road Initiative, il explique que la Chine est bien consciente des moyens financiers colossaux nécessaires pour la réaliser. «Une partie de cette manne devra venir du privé. Et le Luxembourg dit pouvoir jouer le rôle de hub financier pour mettre en contact les investisseurs européens et les Chinois.»