Si Étienne Schneider n’hésite pas à tirer à boulets rouges sur le CSV, Claude Haagen se montre plus prudent et n’exclut officiellement aucun partenaire éventuel de coalition. (Photo: Marion Dessard)

Si Étienne Schneider n’hésite pas à tirer à boulets rouges sur le CSV, Claude Haagen se montre plus prudent et n’exclut officiellement aucun partenaire éventuel de coalition. (Photo: Marion Dessard)

Changement de décor pour le LSAP qui a cette année délaissé le Casino syndical pour tenir son pot du Nouvel An sur le trottoir d’en face, aux Rotondes, dont la galerie a été pour l’occasion parée de spots rouges. Une variante dont se réjouit ouvertement le président du parti, Claude Haagen, en préambule.

C’est Yves Cruchten, secrétaire général du parti, qui a ouvert le bal en rappelant le point d’orgue de l’année à peine commencée: les élections communales. «C’est un des rendez-vous les plus importants pour notre parti», souligne le conseiller communal de Bascharage, remémorant le cru 2005, historique pour le LSAP. Même en 2011, le LSAP avait enregistré des scores supérieurs à 40% dans 15 communes et remporté 17 mandats de bourgmestres dans les communes dont l’élection se joue à la proportionnelle.

«Nous avons trois objectifs pour octobre 2017», poursuit le jeune quadragénaire sur un ton combatif, «essayer de présenter des candidats dans toutes les communes à élection proportionnelle, enregistrer de bons résultats dans les communes où nous avons des responsabilités et améliorer nos résultats ailleurs, et rénover le parti avec plus de femmes et de jeunes.» Sans oublier une meilleure prise en considération des étrangers, puisque les électeurs européens installés depuis plus de cinq ans sont invités à voter lors des communales.

Nous avons toujours dit ce que nous pensions, même si cela ne plaît pas.

Claude Haagen, président du LSAP

Reste que d’autres échéances électorales planent sur les dirigeants et les militants du LSAP, surtout après la publication du Politmonitor sur les intentions de vote dans l’Est et le Nord, qui confirme la régression du parti socialiste et la dégringolade du DP tandis que le CSV et Déi Gréng conservent les faveurs des sondés.

«Le gouvernement a pris des mesures positives pour les citoyens et des décisions importantes en 2016», assène Claude Haagen, le président du parti. Et de réitérer son soutien à la politique étrangère menée par Jean Asselborn, en particulier par rapport à l’accueil des réfugiés. «Nous avons toujours dit ce que nous pensions, même si cela ne plaît pas», appuie-t-il, alors que les mots du chef de la diplomatie luxembourgeoise envers certains pays refusant les réfugiés ont été diversement appréciés aux niveaux européen et national.

L’année 2017 s’annonce aussi riche en nouvelles lois que la précédente, avec la finalisation des réformes de la loi sur la nationalité, du divorce, de l’assurance-dépendance et de la police, sans oublier «les autres réformes qui emmènent notre société au 21e siècle»: la séparation de l’Église et de l’État, le RMG ou encore l’éducation.

Nous avons commencé à moderniser complètement le pays.

Étienne Schneider, vice-Premier ministre et ministre de l’Économie

«Nous avons passé un cap», renchérit Étienne Schneider, vice-Premier ministre et ministre de l’Économie, de la Sécurité intérieure et de la Défense, qui évoque encore la réforme des allocations familiales, la flexibilisation du congé parental, l’élargissement des soins remboursés par la CNS et la réforme fiscale pensée comme plus juste envers les petits et moyens revenus et les familles monoparentales. Le tout sur fond de croissance économique et de recettes plus souriantes qu’à l’arrivée de la coalition au pouvoir fin 2013.

«Nous avons commencé à moderniser complètement le pays», s’enthousiasme le vice-Premier ministre, qui attribue les sondages décevants au fait que les citoyens «ne sont peut-être pas encore conscients» de l’ampleur de la tâche abattue par le gouvernement. À charge aussi à la famille socialiste de «transmettre le message» et de souligner les réalisations de la coalition et du LSAP.

Divergences sur une future coalition en 2018

«Tout ce qu’on fait de bien devra arriver aux oreilles des citoyens, sinon ils se retrouveront avec Claude Wiseler, qui a été ministre pendant 10 ans, et toute son équipe, Laurent Mosar, Jean-Marie Halsdorf, Françoise Hetto, Octavie Modert…», ironise-t-il. Une pique parmi d’autres à l’adresse du CSV, alors que Claude Haagen a pris soin de préciser que le LSAP déciderait de ses opportunités de coalition uniquement en fonction des résultats le soir des élections. «Cela a toujours été notre approche: les citoyens prendront une décision et nous en tirerons les conclusions.» En voilà déjà deux qui ne sont pas tout à fait d’accord.