De 80% de sympathie en décembre 2013, Xavier Bettel descend à 64%. (Photo: DR)

De 80% de sympathie en décembre 2013, Xavier Bettel descend à 64%. (Photo: DR)

Tantôt redoutés, tantôt scrutés avec attention, les sondages ne laissent jamais véritablement indifférents au sein de la classe politique. Et les résultats d'automne du Politmonitor réalisé par TNS-Ilres pour le compte de RTL et du Wort sonnent comme un premier bilan du gouvernement DP-LSAP-Déi Gréng, presqu'un an après son arrivée au pouvoir.

Les réponses à ce sondage ont été collectées auprès de 1061 résidents âgés de plus de 18 ans, au sein d'un «échantillon représentatif», du 31 octobre au 5 novembre 2014. Soit après l'annonce des 258 mesures du Zukunftspak.

Une certaine défiance

Et il s'avère que le lien entre le gouvernement et les citoyens est complexe puisque 58% des personnes interrogées ne font pas confiance à l'équipe au pouvoir «pour prendre en main la situation compliquée du pays au cours des années à venir.»

51% sont aussi farouche à un changement politique, même si, c'est une certaine forme de paradoxe, 65% indiquent par ailleurs qu'il est «difficile de réaliser des réformes de fonds au Luxembourg.»

Quant au CSV qui a été renvoyé hors du jeu gouvernemental suite aux élections d'octobre 2013, les citoyens lui envoient un double message. Celui tout d'abord de la nécessité de sa cure d'opposition. 72% des interrogés indiquent en effet que «l'opposition fera du bien au CSV, il est nécessaire qu'il se régénère.» Dans le même temps, 52% de la population auraient une faveur pour un gouvernement qui comprendrait le parti chrétien social.

Jean Asselborn champion

Compte tenu de cette tendance, il n'est pas tout à fait étonnant de constater que la tendance est plutôt à la baisse en matière de sympathie et d'estime de compétence à l'égard du gouvernement au regard des résultats individuels.

Le Premier ministre et le vice-Premier en font particulièrement les frais. De 80% de sympathie en décembre 2013, Xavier Bettel descend à 64%. Etienne Schneider passe quant à lui de 54 à 45%. Quant à leurs compétences, les deux têtes de l'exécutif atteignent tous deux la barre des 60%, faisait baisser Xavier Bettel de 20% et Etienne Schneider de 8%.

Ils sont devancés par le ministre des Affaires étrangères Jean Asselborn qui arrive en tête du sondage pour le gouvernement, tant en sympathie (77%) que de compétence (78%), même si ses scores sont aussi en baisse.

Une autre personnalité socialiste parvient aussi à stabiliser sa perception de sympathie avec 64% en sa faveur (-1%) et 66% pour les compétences (-1%). Il s'agit président de la Chambre des députés Mars di Bartolomeo.

Du côté de l'opposition, la tendance est aussi plutôt à la baisse.

L'Europe dans le vent

Les trois députés européens repris dans le sondage (Viviane Reding, Charles Goerens et Claude Turmes) tirent en revanche leur épingle du jeu en affichant des hausses d'estimation de compétences depuis le sondage d'avril dernier.

Sorti du paysage national depuis l'édition de printemps du Politmonitor, Jean-Claude Juncker demeure tout de même un incontournable de l'exercice. Son score de sympathie passe de 85% à 87% entre avril et novembre 2014, la sympathie de 73 à 75%.

En plaçant son action sur la durée et en assumant des décisions qui sont parfois peu populaires, l'équipe de Xavier Bettel savait probablement qu'elle s'exposait à des critiques d'une manière ou d'une autre, dont celles exprimées via les sondages.