Roland Frère et Alessandro Nicola: deux restaurateurs qui mettent leur expertise au service des clients du Freeport. (Photo: paperJam / DR)

Roland Frère et Alessandro Nicola: deux restaurateurs qui mettent leur expertise au service des clients du Freeport. (Photo: paperJam / DR)

«Le Freeport est plus qu’un entrepôt sécurisé, nous voulons aussi proposer des services liés aux œuvres et objets dont nous avons la garde», lançait David Arendt, l’administrateur délégué des lieux. Il avait invité la presse à rencontrer plusieurs spécialistes de la restauration et de l’analyse d’œuvres pour faire connaître leurs services.

Pour l’heure, ni le laboratoire ni l’atelier de restauration ne sont opérationnels, il faudra encore attendre quelques mois. Mais on sent un réel enthousiasme de la part des intéressés. «Par l’entremise du Freeport, nous sommes en mesure de fournir nos services dans l’enceinte d’installations sécurisées, permettant à nos clients de nous envoyer leurs œuvres en toute sécurité», explique Maurizio Seracini, le responsable de Great Masters Art Authentication, une société spécialisée en la matière.

Ce scientifique a été un pionnier dans l’analyse d’œuvres d’art par le biais de diagnostics scientifiques: imagerie multispectrale, analyses physiques et chimiques, rayons X… Il a étudié quelque 3.500 œuvres de prestige, notamment dans les musées italiens, pour réaliser une base de données scientifiques et techniques permettant l’authentification d’œuvres d’art. «L’attribution d’un tableau à tel ou tel artiste ne peut plus uniquement se baser sur des données d’histoire de l’art. Il faut des faits qui corroborent ces opinions.» Au sein du Freeport, Great Masters va installer un laboratoire performant (radiographie digitale, spectroscope de masse, IRM, scanner…) et placer deux à trois spécialistes (chimiste, ingénieur, historien de l’art). De plus, un laboratoire mobile permettra de réaliser les diagnostics directement où sont les œuvres.

De génération en génération

Même son de cloche chez Alessandro Nicola, troisième génération de restaurateurs à côté de Turin, qui apporte son expertise dans la mise en place d’un atelier de restauration d’œuvres: programme d’implantation pour éviter les contaminations entre les œuvres, choix des outils, des matériaux, lumière à spectre complet, table chauffante… «La fin de la restauration est le début de la conservation», insiste-t-il. «Le but est toujours de permettre aux œuvres de durer.» L’Italien fera venir ses spécialistes en fonction des demandes et au fur et à mesure des besoins. «Comme dans un hôpital où l’on trouve des médecins spécialisés, ce ne sont pas les mêmes personnes qui s’occupent du bois, des toiles, des tissus ou des dessins.»

«Qu’une œuvre arrive abîmée parce qu’elle a été achetée comme telle ou qu’elle ait subi un dommage dans le transport, nous réalisons le diagnostic et proposons aux propriétaires les solutions les plus justes», explique Roland Frère, installé depuis 30 ans au Luxembourg au sein de l’Atelier de restauration Anne-Marie Frère. «Nous avons voulu joindre nos forces au développement du Freeport», ajoute-t-il, en insistant sur les règles d’éthique liées à la restauration: utiliser des techniques et matériaux d’époque, ne reconstituer que sur base d’informations sûres, s’assurer de la réversibilité des restaurations, garantir l’intégrité de l’objet…

Avec ses nouveaux services, le Freeport a l’ambition de soigner sa clientèle et d’en attirer d’autres.