La BCE cessera l’émission de billets de 500 euros à partir de fin 2018 pour mieux lutter contre le crime organisé. (Photo: Licence C. C.)

La BCE cessera l’émission de billets de 500 euros à partir de fin 2018 pour mieux lutter contre le crime organisé. (Photo: Licence C. C.)

La criminalité financière gangrène nos sociétés. Plus qu’un constat, c’est un véritable cri d’alarme qui est lancé par Michel Claise. Pour le magistrat belge, spécialiste des questions financières, il ne s’agit plus seulement de renforcer les administrations fiscales pour neutraliser les fraudeurs, mais d’employer des moyens aptes à enrayer l’action de mafias réparties à travers la planète. Des organisations criminelles qui, comme les sportifs dopés, ont toujours un coup d’avance sur le «gendarme».

Dans son «Essai sur la criminalité financière», récemment mis à jour, l’auteur note que la fraude fiscale, l’évasion fiscale, l’évitement fiscal et la planification fiscale engendrent une perte annuelle moyenne de recettes de 1.000 milliards d’euros dans l’Union européenne, soit 2.000 euros par habitant. Des montants importants que les États, jugés trop peu réactifs, doivent aller chercher dans la poche des contribuables lambdas pour compenser les pertes.

Une menace multiforme

Bien sûr, des actions ont été entreprises sur le plan international pour tenter de contrer ces pratiques, qui vont du blanchiment de l’argent sale, de la fraude fiscale ou sociale à la traite des êtres humains. Les escrocs sont traqués de toutes parts, mais pas toujours de la manière la plus efficace ni la plus déterminée.

Partant de la législation belge qu’il connaît le mieux, Michel Claise dresse ici un tableau quasi exhaustif de ce que recouvre le terme de criminalité financière au niveau planétaire: ses acteurs, ses méthodes, ses dégâts et les solutions pour enrayer ce phénomène qui gangrène nos démocraties.

Même si l’Europe a fait de grands progrès grâce à la levée du secret bancaire et aux lourdes sanctions appliquées aux fraudeurs, il observe un phénomène qui se répand de plus en plus largement. Il représenterait aujourd’hui 6% du PIB mondial. Une puissance financière qui, à terme, pourrait devenir un véritable pouvoir, capable de contrôler les manettes de commande de nos sociétés.

«Essai sur la criminalité financière», Michel Claise, Éd. Racine, Bruxelles, 2018, nouvelle édition revue et augmentée