Un prix qui «témoigne de la vitalité et de la qualité de l’architecture contemporaine au Luxembourg, mettant en lumière certains projets, des bureaux d’architecture et d’ingénierie, créant un élément de repère pour les planificateurs et les maîtres d’ouvrage».

Tel est l’objet du Prix luxembourgeois d’architecture, organisé et remis par le Luca. La cérémonie 2015 s’est tenue jeudi soir aux Rotondes.

Suite à un appel à participation, les bureaux d’architecture basés au Luxembourg ou ayant réalisé un projet au Grand-Duché ont pu déposer un ou plusieurs projets pour concourir dans une des cinq catégories du Prix. Voici la liste des projets récompensés pour l’édition 2015.

Le Prix de l’architecture non résidentielle est attribué à l’unanimité par le jury au projet du Waassertuerm Dudelange réalisé par Kaell architecte en association avec le bureau de Jim Clemes. Le jury a souligné «la force qui se dégage de ce travail en continuité tout en créant une nouvelle impression de cet espace, la bonne intégration au site et une réutilisation de l’architecture existante remarquable».

L’attribution du Prix pour l’architecture résidentielle a été longuement discutée par le jury. Il a finalement choisi de ne pas attribuer de prix, mais de récompenser deux projets au travers deux prix spéciaux du jury, l’un allant à une maison individuelle, l’autre à un logement collectif.

Le premier revient au projet de maison individuelle mitoyenne réalisée par Polaris Architects. Le jury a finalement choisi de «saluer la prise de risque de cette architecture et son aspect expérimental, bien que répondant parfaitement au règlement des bâtisses». Le jury entend ainsi souligner le fait que de nouvelles formes d’habitation devraient voir le jour au Grand-Duché, dans une volonté de repenser nos manières d’habiter.

L’autre projet est le Foyer Domitilia par A+T Architecture en association avec Kaell Architecte. Pour le jury, ce projet est en parfaite adéquation avec son programme, s’intègre particulièrement bien dans son environnement tout en créant un lieu apaisant et accueillant, en contraste avec la rue fréquentée qui le borde. 

Le Prix d’architecture d’intérieur a été attribué à 2001 pour son projet Kitchen Stories. Le jury, à travers ce choix, a souhaité récompenser ce «jeune bureau qui a mené une réflexion intense et féconde pour une intervention somme toute modeste. À partir d’un contexte 'pauvre', ils sont parvenus à insuffler une nouvelle qualité à un espace fortement marqué par ses contrastes.»

Pour le Prix de l’architecture paysagère et espaces extérieurs/publics, c’est le projet de Bruck + Weckerle Architekten à Hesperange qui remporte la mise «pour le défi face à la complexité du travail, la qualité donnée aux espaces piétons et la capacité à recréer un centre-ville, malgré l’intensité du trafic routier».

Quant à la catégorie des ouvrages d’art et structures, elle a été la plus décevante. Le jury a regretté la faible qualité des projets présentés, avec beaucoup de solutions qui relèvent plus de l’ingénierie que de l’architecture. Le jury a donc décidé qu’aucun prix ne serait accordé pour cette catégorie.

Enfin, un dernier prix est attribué par les votes du public. Le grand public été invité à voter par internet pour désigner son projet favori. Sur les 2.300 votes, c’est le Maacher Lycée de Polaris qui a remporté le plus de succès.

En plus de ces catégories, un Prix honoraire est décerné par le Luca. Cette année, le prix n’est pas attribué à un architecte ou ingénieur pour l’ensemble de sa carrière, mais à une initiative culturelle. Le Luca a choisi de récompenser le projet Amicale des Amis, initié par Steve Krack et Silvano Vidale. Rappelons que cette initiative privée rassemble au sein d’une exposition collective 14 architectes et designers qui ont proposé chacun une installation libre de toute thématique dans les anciens ateliers de la serrurerie Graas à Luxembourg (Bonnevoie).

Le Luca souligne que la qualité de cette exposition est «équivalente à une biennale thématique. Particulièrement abouti, ce projet-manifeste d’utilisation et de mise en scène éphémère d’un atelier industriel urbain en transition a non seulement permis, au fil des mois, de sensibiliser un très vaste public à la qualité intrinsèque des lieux hérités d’un passé récent, mais a également été un support propice à de nombreux débats et rassemblements.»