Selon l’ALJP, Gerard Lopez utilise son statut de «personnage public influent pour décourager les futurs journalistes et entreprises médiatiques d’enquêter sur lui». (Photo: Sven Becker/Archives)

Selon l’ALJP, Gerard Lopez utilise son statut de «personnage public influent pour décourager les futurs journalistes et entreprises médiatiques d’enquêter sur lui». (Photo: Sven Becker/Archives)

Près de deux mois après sa création, l’association qui regroupe et unifie les trois anciens syndicats de journalistes a fait sa première réelle sortie médiatique. Pour prendre officiellement position en faveur de l’un des 500 journalistes du pays, suite à une plainte pour diffamation.

Jeudi, l’ALJP a dénoncé «la tentative d’intimidation» effectuée par Gerard Lopez contre Pierre Sorlut, journaliste économique au Luxemburger Wort, suite à la publication, en novembre 2016, d’un article sur le scandale de corruption lié au fonds malaisien 1MDB. Déposée en janvier 2017 pour diffamation aussi bien auprès des juridictions française, luxembourgeoise que suisse, la plainte concerne non seulement le journaliste, mais aussi Jean-Lou Siweck, alors rédacteur en chef du Wort, et Paul Peckels, directeur de la maison d’édition Saint-Paul.

La juridiction compétente parlera en faveur de la liberté de la presse.

ALJP

Dans son article, notre confrère, ancien rédacteur en chef de Paperjam.lu, indiquait que l’homme d’affaires aurait «bénéficié indirectement de la manne malaisienne» via un investissement effectué dans l’entreprise Zink, détenue aux deux tiers par Mangrove Capital Partners, la société d’investissement cofondée par Gerard Lopez. Pour l’ALJP, cette démarche judiciaire apparaît comme «un signe clair de vouloir museler la presse luxembourgeoise», puisque ce dernier utilise son statut de «personnage public influent pour décourager les futurs journalistes et entreprises médiatiques d’enquêter sur lui».

Se disant «préoccupé par la façon dont l’entrepreneur utilise des moyens juridiques extraordinaires pour empêcher les journalistes de faire leur travail», l’organe représentant la profession estime que «toute forme d’intimidation et d’influence par un tiers ne doit pas être tolérée» et assure «ne pas douter que la juridiction compétente parlera en faveur de la liberté d’expression et de la liberté de la presse».