Le prix des matières premières en hausse se répercute logiquement dans l'Horeca, selon l'Observatoire des prix. (Photo: DR)

Le prix des matières premières en hausse se répercute logiquement dans l'Horeca, selon l'Observatoire des prix. (Photo: DR)

«L’inflation nationale a diminué fortement en 2013», selon l’Observatoire de la formation des prix émanant du ministère de l’Économie. Ce constat s’explique en partie par la forte baisse des produits pétroliers (-2,75% de moyenne annuelle), d’où la relative stagnation de l’inflation sous-jacente (2,7% en 2013 contre 2,16% en 2012.) qui les exclut.

Plus haut que ses voisins

Au niveau européen, le taux moyen d’inflation a diminué en passant de 2,6% à 1,5% et celui de la zone euro de 2,5% à 1,4%. Le Luxembourg fait donc donc partie des pays où l’inflation est la plus élevée. Ses voisins se situent ainsi autour d’une fourchette allant de 1% pour la France à 1,2% pour la Belgique et 1,6% pour l’Allemagne, même si l’Observatoire indique que «pour des raisons méthodologiques, les comparaisons (…) doivent être réalisées et analysées avec prudence».

D’où l’importance pour l’Observatoire de baser ses calculs sur l’Indice des prix à la consommation (IPCN), indice adapté aux réalités du pays (sur base de l’Indice des prix à la consommation harmonisé d’Eurostat) et qui atténue l’impact des produits pétroliers et autres denrées consommées par les frontaliers et touristes.

Une addition salée

Les prix de l’énergie ayant contribué au ralentissement de l’inflation, les fournitures alimentaires ainsi que les biens et services sont, en revanche, responsables de «presque la moitié de l’évolution des prix à la consommation», ajoute le rapport de l’Observatoire. «Les prix dans le secteur de l’Horeca ont aussi fortement contribué au taux d’inflation, ceci peut être expliqué de nouveau par la flambée des produits alimentaires.»

Ces derniers, ainsi que les prix des produits administrés augmentent en effet plus rapidement que l’indice des prix à la consommation (121,07 points en décembre 2013), respectivement de +3,7% et de 5,3%.

Prix en étau

Les prix administrés des prestations à vocation de service public, mais rendus dans un contexte concurrentiel, sont le reflet de l’évolution des politiques budgétaires du gouvernement et d’autre part de la nécessité d’appliquer des législations européennes.

Suite à l’application de la directive-cadre sur l’eau (par la loi du 19 décembre 2008), «le prix de l’alimentation de l’eau a doublé et celui de la reprise des eaux usées a augmenté de plus de 300% entre 2005 et 2013», indique l’Observatoire de la formation des prix. D’autres tendances sont tangibles. Comme l’augmentation de prix des services médicaux et des transports.

«En 2013, les prix administrés ont fortement progressé, surtout suite à deux modifications du système des chèques services accueil en septembre 2012 et en janvier 2013», note le rapport. «En 2012, les prix administrés ont contribué à 10% de l’inflation globale, cette contribution a augmenté à 36% en 2013.»

Et le rapport de noter que comme il n’y a pas encore d’annonce de hausse de ces prix d’annoncée en ce début d’année, le taux d’inflation devrait mécaniquement baisser. Une prévision qui sera à revoir progressivement, en fonction des prévisions budgétaires du gouvernement et de sa nécessité de juguler le déficit public.